Revue Interlignes, PLP Lettres-Histoire de l'Académie de Versailles
Contrairement à ce que ressentent beaucoup d’enseignants, les réformes qui touchent le système éducatif français, qu’elles concernent les programmes, les méthodes, les dispositifs, ne tombent pas du ciel. Sauf à être réactionnaires (mais peut-on alors parler de « réformes » ?), elles sont pratiquement toujours issues de recherches universitaires, de mouvements pédagogiques, de pratiques de l’éducation populaire… En cela le lycée professionnel est emblématique, plus que d’autres ordres d’enseignement, parce que son public oblige à d’autres pratiques, parce qu’il est largement ouvert sur la société par l’intermédiaire de l’entreprise, parce que ses enseignants, bivalents, ont souvent eu des itinéraires moins linéaires que les professeurs certifiés ou agrégés. Sans oublier que, peu légitime dans l’univers médiatique, les changements s’y font plus discrètement qu’ailleurs.
Depuis sa création en 1986, interlignes, la revue de l’association des PLP lettres-histoire de l’académie de Versailles, accompagne les transformations pédagogiques du lycée professionnel. Par ses articles de fond et ses relations d’expériences, notre revue fait dialoguer praticiens, formateurs, inspecteurs et universitaires pour mettre à disposition des enseignants les savoirs et les outils nécessaires
Le numéro 50 permet de revenir sur ces réformes, ces pratiques, ces innovations que notre revue a expliquées, illustrées. Non pas dans un esprit de nostalgie mais pour montrer que beaucoup d’éléments de la dernière réforme du lycée professionnel puisent dans des pratiques dont certaines datent des années 1970…
Dans « Regards sur les mutations de l’enseignement professionnel » A. Couderc et F. Girod brossent à grands traits l’histoire de l’enseignement professionnel et de ses innovations. Cinq articles interrogent l’évaluation et ses différentes modalités: « Enseigner le français avec le contrôle continu dans les années 1980 » de F. Bollengier, «Contrôle continu années 1980, une révolution en histoire- géographie ? » de S. Boudon, « Un tour d’horizon du contrôle en cours de formation au lycée A. Perret » de C. Donnadieu, « La suppression des notes et l’évaluation par compétences : juste une boutade ? » de X. Artaud et enfin « Ils ont eu cette idée folle d’oser la classe sans notes ! » de F. Bollengier. A. Couderc, C. Donadey et M. Neaud échangent sur le soutien dans « Une ambition, faire réussir tous les élèves : regards croisés sur le GEREX-soutien ». Dans « Du PPCP au « chef-d’œuvre », le PPCP... presque 10 ans ! » et « Le « chef-d’œuvre » au cœur de la réforme actuelle », C. Eschenbrenner et C. Bouchereau analysent ces deux dispositifs à la lumière de la pédagogie de projet. C. Denibaud et P. Prekesztics comparent deux dispositifs de co-intervention dans « Les ateliers rédactionnels en enseignement professionnel » et « Ateliers rédactionnels et co-intervention : même enjeu ? ». Avec « De la lecture méthodique aux nouvelles pratiques de lecture en classe » F. Guittard interroge les pratiques actuelles de lecture. Enfin c’est une interrogation sur l’usage du numérique que S. Boudon et A. Lecomte mènent dans « Le numérique en lettres- histoire au lycée professionnel » et « Pratique collaborative et numérique en géographie ».
Annie Couderc et Françoise Girod
Lire le numéro en PDF
- Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire