Le 26 mai - 17h-19h
Retrouvez les prises de parole du 26 mai
Ça suffit ! Prenons la parole
Nous n’en pouvons plus de ce que nous sommes obligés d’infliger à nos élèves, leur annoncer régulièrement des aménagements, puis d’autres qui les contredisent sans que nous puissions leur en expliquer des justifications que nous ne comprenons pas.
La pandémie a bon dos quand elle efface totalement de l’oral de français toute appropriation littéraire personnelle et réduit la littérature à une série de textes dont il suffirait d’apprendre par cœur une explication standard. Drôle de formation pour le citoyen de demain !
Elle a bon dos quand, après que nous avons dû batailler pour expliquer à nos élèves qu’ils devraient présenter leur œuvre à l’oral sans livre, une nouvelle directive annonce qu’en fait ils pourront l’apporter : seulement cette année, ou pour les années suivantes aussi ? Nous nous en réjouissons, mais que vient faire la pandémie dans ce revirement ? Et le Grand oral subit le même traitement, et nous demande les mêmes contorsions, finalement les élèves auront droit à un support ; la pandémie, décidément, a du bon si elle ramène nos décideurs à la raison !
Et que faisons-nous face aux inégalités criantes créées par la situation sanitaire ? Certains lycées, de bons quartiers ou privés, se targuent déjà d’avoir fait du tout présentiel… La réduction du nombre de textes à 14 ou 7 pour la liste de l’oral est-elle un impératif absolu et maximum ? Que doit faire l’examinateur face aux élèves qui en auront plus… ou moins… selon les conditions de leur scolarité en cette année très particulière ? Quant aux bacheliers professionnels, pour qui le distanciel est le plus problématique, pourquoi passent-ils leurs écrits comme si tout était normal ? Même chose pour les collégiens qui passeront le brevet normalement, alors que les classes de 4ème et 3ème vivent une partie de l’année en demi-jauge ou ferment dès qu’un cas positif ou contact est révélé dans la classe !
Pourquoi ne pas répondre à la détresse croissante de nos élèves – signalée avec insistance par les personnels médicaux et paramédicaux de et hors Éducation Nationale – en annulant les examens, et en consacrant les dernières semaines à accompagner leur parole, leur écriture et leurs lectures ?
Si le projet du ministre était de déstructurer le système scolaire et d’épuiser les personnels pour qu’ils ne puissent plus réagir aux oukases successifs qui détruisent leur outil de travail et la confiance de leurs élèves, c’est bien réussi !
La réforme régressive des programmes scolaires, la déprédation de la formation des futurs enseignants, la mise au pas de la maternelle : étape après étape il a réussi à saper au plus profond notre confiance qu’il met pourtant en exergue.
Il est vrai qu’il était plus urgent d’interdire le point médian que d’écouter les élèves, les parents, les professeur·e·s et les formateurs et formatrices qui crient : ça suffit !
Prenez la parole avec l’AFEF le mercredi 26 mai de 17h à 19h : s’inscrire
Parmi les questions mises en débat :
- Faut-il continuer d’accepter que le métier soit bafoué par des lois détournées et des décisions prises sans cadre juridique ?
- Que représentent aujourd’hui les examens ? Un évènement de vie obligatoire ou la certification d’un parcours d’apprentissage par un contrôle continu ?
- Comment sortir de la souffrance et de l’empêchement pour ne plus exercer une violence contre les élèves et contre ses propres convictions ?
- Peut-on continuer de se plier aux décisions sans concertation et au dernier moment qui renforcent les inégalités géographiques et sociales ? et à un "processus de sélection sans boussole" à Parcoursup qui les aggrave ?
- Que perd-on des contenus culturels et de la créativité avec des programmes régressifs centrés sur le psittacisme, le formatage, les exercices à outrance contraires au développement de la personne de l’élève par la parole et la créativité ?
- Comment accepter une régression des conceptions pédagogiques où se perdent la prise de parole, le partage, le travail d’équipe, le projet ?
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