Les histoires de renard sont intéressantes à confronter, parce qu’elles permettent de faire réfléchir les élèves de façon subtile sur les différents rôles que peut assumer ce personnage.
Pour cela, il convient de construire (ou de raviver) les caractéristiques du personnage-type, tel que les élèves ont pu le rencontrer dans bien des classiques de l’enfance. Dans les contes traditionnels (et bien d’autres histoires), le renard est un dévorant comme le loup. Mais au lieu d’incarner la force brutale, il a le plus souvent recours à la ruse. Ainsi, dans Roule-galette[1], c’est le mensonge qui lui permet de dévorer l’héroïne : il se prétend sourd pour qu’elle s’approche de lui, de manière à lui faire entendre sa petite chanson.[2] De même, c’est en lui offrant aimablement de l’aider à traverser la rivière qu’il mange le bonhomme de pain d’épices, dans le conte auquel celui-ci donne son titre.
Si ce rôle typique n’est pas repéré, comment comprendre la fin de Poule Plumette[3] ? Comment savourer le plaisir de voir ce prédateur pris à son propre piège par une de ses victimes favorites, la poule ? C’est ce qui arrive en effet dans La petite poule rousse[4], par exemple.
Cependant, le renard n’est pas toujours conforme à ce stéréotype ! C’est ce qui fait l’intérêt de la confrontation avec d’autres histoires, où son rôle est différent :
- quelquefois, le renard est un animal sauvage qui accède au statut de personnage, sans se conformer au stéréotype du rusé ;
- dans d’autres histoires, le stéréotype du « rusé dévorant » est démenti, l’auteur déjoue les attentes du lecteur pour le plaisir d’une chute surprenante !
· Propositions pour des mises en réseaux autour du personnage du renard
· Propositions pour des réseaux sur le motif de la ruse (ultérieurement)
[1] Natha Caputo, les albums du père castor, Flammarion, Paru en 10/2007 avec un CD.
[2] Mireille Brigaudiot a signalé la difficulté que peuvent avoir certains élèves à concevoir cet usage du langage : voir Les difficultés de compréhension en maternelle. L’exemple de Roule-galette, Cahiers pédagogiques n°462, avril 2008.
[3] Un conte réécrit et illustré par Paul Galdone, Circonflexe 2004. Dans cette randonnée, un gland tombe sur la tête de la poule : « Le ciel nous tombe sur la tête ! Il faut que j’aille prévenir le roi. » En chemin, le coq, le canard, l’oie et le dindon se joignent à elle. Quand ils rencontrent le renard, celui-ci leur indique un raccourci. On ne les a plus revus…
[4]Poule rousse,Lida et Etienne Morel, "les albums du Père Castor", édition Flammarion 1956 ouLa petite poule et le renard russe, Maud Riemann, bilboquet 2005. Attention à ne pas confondre cette histoire avec d’autres contes du même titre, randonnées où l’héroïne cherche en vain de l’aide : elle sème, récolte et cuisine seule.
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