Samedi 9 septembre – Quel curriculum en français ?
Enseigner le français, quelle continuité… de la maternelle à l’université ?
Samedi 9 septembre – Quel curriculum en français ?
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Les tensions, depuis plusieurs années, autour du nombre de textes à présenter à l’oral de l’EAF semblent révélatrices d’une difficulté à penser l’enseignement du français tout au long du cursus, de la maternelle à l’université, comme l’énonce la devise de l’AFEF. Le français au lycée est vu comme un point d’orgue, presque un point final tant on a du mal à penser la continuité avec le français à l’université. Comme si une scission s’opérait entre deux systèmes, généralement confirmée par la séparation entre deux ministères, de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur.
Or, si le lycée était l’aboutissement de l’enseignement du français depuis la maternelle, dans ses versants langue et littérature, nous serions en droit d’attendre que les élèves y aient une autre représentation de la littérature qu’un saucissonnage en textes choisis, et une autre représentation de la langue que des questions de grammaire peu contextualisées et reliées aux œuvres à interpréter. La lecture d’albums, de livres, qui tient une place importante dans les premières années de la scolarité, diminue à partir du collège, pour se limiter, chez une grande partie des lycéens, aux seuls textes étudiés en classe chez une grande partie des lycéens. À tel point que la littérature devient, en première, un objet non identifié, représenté par une liste de textes, et un livre à lire pour l’oral, le plus court étant souvent considéré comme le plus approprié.
Nous avions espéré de la refonte du lycée et de ses programmes une sortie des travers que nous dénoncions depuis longtemps, les fiches apprises par cœur sur les textes de la liste et des formes d’écriture très stéréotypées. Nous avions espéré voir prises en compte les avancées de la didactique, l’écriture et la lecture littéraires, le sujet-lecteur, scripteur, auteur, les questionnements que soulève la littérature sur la société, le monde, les cultures… Au contraire, les programmes promulgués, très rigides et très lourds, par chronologie de genres, avec des œuvres et parcours obligatoires, ont renforcé l’idée d’une « matière » dénuée de sens, pour laquelle il suffirait de se doter d’un vernis culturel en apprenant ses cours par cœur plutôt que de comprendre et sentir ce que la littérature a de sensible, et ce que la langue et les langages permettent de développer comme compétences personnelles et sociales.
Or, ce dévoiement des finalités de l’enseignement du français, s’il est mis en exergue au lycée, doit bien démarrer plus tôt et les modalités d’évaluation au baccalauréat interrogent en amont les pratiques et finalités de l’enseignement du français. Alors qu’en compréhension de l'écrit, la France a l'un des plus forts écarts entre les élèves issus des CSP populaires et ceux issus des CSP favorisées, comment pourrions-nous repenser un enseignement de la langue, des langages, de la littérature, de l’oral, de la maternelle à l’université ? Comment nous situer dans la logique d’un curriculum qui permettrait à tous les élèves d’acquérir progressivement les compétences de compréhension de l’écrit, indispensables à la réussite scolaire et professionnelle, mais également de développer le goût de la lecture et de la réflexion pour devenir des personnes et des citoyens éclairés par ce que notre discipline peut leur apporter ? Pour quelles épreuves finales ?
Pour réfléchir à une continuité de l’enseignement du français de la maternelle au lycée, et à l’université, nous vous convions à nous rejoindre en deux temps :
- Un « laboratoire d’idées », temps de remueméninges pour dégager des axes communs de réflexion le samedi 9 septembre à Paris ;
- Une journée de rencontredébat qui se tiendra le samedi 13 janvier à Paris ; cette journée débouchera sur une lettre ouverte, support d’une demande d’audience au ministère.
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