Œuvres et thèmes de référence pour les épreuves de l'enseignement artistique pour l'année scolaire 2014-2015 et la session 2015 du baccalauréat


B. O. n° 8 du 20 février 2014

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La liste des œuvres et des thèmes inscrits au programme de terminale (enseignements de spécialité en série littéraire, options facultatives toutes séries) pour l'année scolaire 2014-2015 et pour la session 2015 du baccalauréat est la suivante (les modifications apportées par rapport à l'année en cours figurant en gras) :

Arts plastiques - Enseignement de spécialité, série L

Gustave Courbet (1819-1877)

Né en 1819 à Ornans dans le Doubs, Gustave Courbet est un artiste français dont l'œuvre offre un exemple hors XXe siècle approprié à la compréhension du programme de terminale L.    
Formé dans la mouvance préromantique, Gustave Courbet est adepte du Louvre où il étudie les maîtres, notamment ceux de l'école espagnole du XVIIe siècle comme Vélasquez, Ribera et Zurbaran. C'est à cette source qu'il puise. Pourtant, peintre insoumis et frondeur, Courbet est au cœur de l'effervescence artistique et politique. Sous l'impulsion de Jules Champfleury, il jette les bases de son propre style : le réalisme, saisi sous l'angle des idées politiques de l'époque.     
Si Gustave Courbet n'a pas changé la peinture elle-même, il a radicalement fait évoluer le sujet et surtout la manière de peindre. Rares sont les artistes qui ont davantage que Courbet construit leur carrière en ayant recours à la stratégie du scandale. Au XIXe siècle, la peinture de Courbet se trouve au cœur d'une entrée dans l'âge démocratique de l'art. Aujourd'hui, l'œuvre de cet artiste permet de réévaluer les enjeux liés à la question de la modernité en art.

Marcel Duchamp (1887-1968)

Peintre, plasticien et homme de lettres, Marcel Duchamp transgresse très vite les coutumes et conceptions académiques, bouleverse l'art du XXe siècle et ouvre la voie aux démarches artistiques les plus audacieuses. Par son invention du ready-made, il confirme sa théorie de l'art comme art mental et s'inscrit dans la lignée des artistes dont le goût pour les questions d'esthétiques aboutit, dès 1970, à l'art conceptuel. Il est ainsi l'initiateur de nombreux courants artistiques de la seconde moitié du XXe siècle. Son influence est déterminante et son œuvre nécessaire à la compréhension de l'art dans notre société contemporaine.

Tadashi Kawamata (1953)

L'œuvre de cet artiste japonais contemporain présente, entre autres particularités, celle d'être un exemple instructif d'une démarche artistique témoignant de l'intérêt qui peut être porté aux contextes sociaux ainsi qu'aux relations humaines qui les définissent. C'est à partir d'une découverte sensible et intellectuelle de l'architecture, de l'urbanisme et du paysage que Tadashi Kawamata détermine progressivement la nature de ses projets artistiques. Ceux-ci se matérialisent grâce à des constructions éphémères faites de matériaux « recyclés » qu'il installe généralement dans des paysages naturels ou des espaces urbains.
L'intérêt majeur de cette œuvre singulière repose principalement sur son processus de création dans lequel le recours au changement, l'improvisation ainsi que l'utilisation de matériaux non traditionnels sont constants.

Arts plastiques - Option facultative toutes séries

Paolo Caliari, dit Véronèse, fresques de la villa Barbaro à Maser (1560-1561)

Au-delà d'un dialogue entre la peinture et l'architecture, les fresques de la villa Barbaro témoignent de l'ambition de Véronèse d'instaurer une relation entre l'observateur et l'œuvre. Les séquences architecturales (vestibules, escaliers, galeries, passages en enfilade, espaces de réception et de vie, etc.) et le programme iconographique (thèmes mythologiques et religieux riches d'évocations narratives et bucoliques) organisent un vaste espace scénique. Le spectateur est stimulé pour être un observateur, mais il est aussi observé par les protagonistes des représentations. Insertion de l'image dans l'architecture, jeux sur les points de vue et les proportions, surgissements de personnages et ouvertures sur des espaces fictifs, déplacements, expérience temporelle des dispositifs narratifs, sont autant de modalités qui visent à englober le spectateur dans l'œuvre.

Joan Fontcuberta, série « Fauna » (« Faune »)

Photographe contemporain catalan mais aussi diplômé en sciences de l'information, Joan Fontcuberta fait œuvre d'analyste exigeant de la transmission de l'information et questionne pour cela toutes les formes de prétendues vérités. Sa démarche est simulatrice et s'appuie sur les possibilités offertes par l'image photographique et ses capacités de manipulation. La série « Faune », créée entre 1985 et 1989, est un mélange de photographies, textes, cartographies, schémas, vitrines et vidéos dont l'installation simule avec force détails les découvertes faites par un soi-disant professeur Ameisenhaufen, zoologiste de son état. Par l'insolite et le vraisemblable, Joan Fontcuberta gagne la confiance du spectateur...

Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen, La Bicyclette ensevelie, parc de la Villette, Paris, 1990

En prenant ainsi pour modèles des objets de la grande consommation, ces deux artistes inscrivent cette œuvre parmi celles qui caractérisent pleinement le Pop Art.  Au delà de la monumentalité de l'échelle de représentation proposée, cette sculpture a pour particularité de ne pas présenter la vision globale de l'objet, mais de fractionner celle-ci en un jeu de cache-cache qui contraint le spectateur à une reconstruction mentale de l'image. Cette œuvre permet donc d'enrichir la question de la représentation de la banalité dans un dispositif de présentation singulier.

Cinéma et audiovisuel - Enseignement de spécialité, série L

- Cinéma européen contemporain : L'Étrange Affaire Angelica, 2010. Réalisation : Manoel de Oliveira.

- Film français du patrimoine : De battre mon cœur s'est arrêté (113mn), 2005. Réalisation : Jacques Audiard.

- Comédie classique américaine : To be or not to be (95 minutes), 1942. Réalisation : Ernst Lubitsch.

Danse - Enseignement de spécialité, série L

- Le Sacre du printemps, une œuvre chorégraphique réinventée depuis 1913 sur la musique d'Igor Stravinsky : Vaslav Nijinski, Maurice Béjart, Pina Bausch.

Les trois chorégraphies mentionnées ci-dessus sont des références pour l'évaluation des élèves au baccalauréat, mais le travail sur Le Sacre du Printemps et ses réinventions depuis 1913 ne saurait se circonscrire à elles seules.

- May B., pièce chorégraphique de Maguy Marin créée en 1981 au théâtre municipal d'Angers.

S'appuyant sur Samuel Beckett et son écriture, particulièrement sa pièce de théâtre En attendant Godot, Maguy Marin invente sa propre danse de l'absurde. Les personnages semblent directement issus des tableaux de Pieter Brueghel l'Ancien.

Histoire des arts - Enseignement de spécialité, série L

- Arts, ville, politique et société. Berlin : destructions, recréations, représentations et vie artistique depuis 1945.

La situation particulière qu'a, depuis toujours, Berlin en Europe en a fait une ville en constante transformation, tout au long de son histoire mais particulièrement depuis 1945. Les programmes de reconstruction d'une ville scindée en deux, les nouvelles formes de vie artistique dans ce qui avait été naguère l'une des capitales culturelles de l'Europe, l'essor architectural qui en a fait, après le schéma directeur de 1994, une vitrine de l'architecture mondialisée, poussent à s'interroger sur le lien et les tensions entre histoire politique, urbanisme et société.  
Il s'agit donc bien, au premier chef, d'analyser une histoire contemporaine du bâti ; mais aussi d'explorer la scène théâtrale, chorégraphique, musicale et plasticienne avant et après la réunification, d'interroger la mémoire et l'effacement des traces, de questionner le lien de l'architecture et de l'urbanisme avec un nouveau vivre-ensemble. Des documents de toutes natures peuvent être étudiés à l'appui de ces questions ; un éclairage particulier peut être cherché dans la création artistique berlinoise et est-allemande, mais aussi dans les nombreuses représentations littéraires, cinématographiques et photographiques de la ville et de la vie berlinoises.

- Un artiste en son temps : Michelangelo Buonarroti (1475-1564) dit Michel-Ange, sculpteur, peintre, architecte, poète et humaniste.

- Questions et enjeux esthétiques : L'ailleurs dans l'art.

Présente dans la création plastique aussi bien qu'en littérature, dans les arts du spectacle, en cinéma ou en musique, la question de l'ailleurs permet par excellence de se livrer à une véritable histoire confluente des arts.       
Cet ailleurs peut être, d'évidence, un exotisme, que celui-ci soit un orientalisme, un miroir de l'histoire ou un ressourcement primitiviste.       
L'ailleurs peut se dissimuler sous la recherche nostalgique d'une époque révolue, traversant des âges antérieurs et, dès Winckelmann, les reconstruisant idéalement. Ce peut être nostalgie d'une spontanéité que les canons esthétiques enseignés ont fait perdre, et l'artiste se tourne alors vers l'art brut : les œuvres des enfants, l'art asilaire.   
Enfin, questionner l'acculturation des arts exotiques incite à l'étude économique de la production et des voies commerciales, autant que les premières conditions d'expositions.        
Des préoccupations récentes montrent l'actualité de cette question : une incompréhension relative, que reflètent les débats sur la muséographie ; l'intégration par l'Occident de thèmes et de motifs qui lui sont évidemment étrangers, par exemple dans des architectures spécifiques.   
Se profile, finalement, l'éventualité que cet ailleurs disparaisse : soit que les pays émergents imposent leur propre culture, soit plus probablement que triomphent, dans une économie artistique mondialisée, un métissage et une hybridation qui restent à interroger.

Histoire des arts - Option facultative toutes séries

- Le patrimoine. Des Sept Merveilles du monde à la liste du patrimoine mondial : le paysage depuis le milieu du XIXe siècle.

Sans omettre de se référer aux origines du genre et à sa catégorisation à l'âge classique, on étudiera le devenir tant du paysage comme genre artistique que de l'art du paysage avec son influence sur l'architecture et l'urbanisme, en lien avec les transformations du paysage physique et l'évolution de sa perception.   
Il conviendra particulièrement de questionner l'influence des révolutions industrielles et des colonialismes sur l'évolution du genre, le rôle du paysage dans l'éclosion de l'abstraction, le statut de la photographie de paysage, le sentiment du paysage dans l'art contemporain et la déclinaison de la notion de paysage dans les différents arts, en particulier la musique, depuis le Romantisme jusqu'à nos jours.

- Création artistique et pratiques culturelles, de 1939 à nos jours : La ville satellite, des cités-jardins aux éco-quartiers.

Poser la question de la relation entre centre et périphérie dans le phénomène urbain contemporain, en se référant aux conceptions matricielles d'Ebenezer Howard (1850-1928) et de Patrick Geddes (1854-1932), pousse à envisager la création architecturale et urbanistique sous le rapport de la relation du logement à l'habitant, à son bien-être et à ses pratiques, en particulier sportives et culturelles.
Le modèle de la cité-jardin d'avant-guerre et sa réhabilitation à partir de la décennie 1980, la ville nouvelle des années d'après-guerre, enfin la naissance et le développement des éco-quartiers interrogent, par le rapport toujours remis en cause de la ville et de la nature, les notions de planification urbaine, de gestion des flux, d'équipements culturels – avec les idéaux ou idéologies qu'ils recouvrent – et de création architecturale.         
Dès 1851, Commerson écrivait, dans les Pensées d'un emballeur pour faire suite aux Maximes de Larochefoucault [sic], le célèbre aphorisme : « Si l'on construisait actuellement des villes, on les bâtirait à la campagne, l'air y serait plus sain ». De 1939 à nos jours, l'évolution de nos villes, avec son cortège de décideurs, de théoriciens, d'urbanistes et d'architectes, a-t-elle jamais cessé de chercher désespérément son salut dans la réalisation de cette utopie humoristique ?

Musique - Enseignement de spécialité, série L

Le travail sur les œuvres suivantes ne peut circonscrire celui mené au titre des quatre grandes questions au programme de la classe terminale. Le professeur en alimente l'étude « par un choix diversifié de références musicales supplémentaires et complémentaires » (extrait du programme fixé par l'arrêté du 21 juillet 2010, B.O. spécial n° 9 du 30 septembre 2010).

Directions de travail : l'interprétation et l'arrangement, le timbre et le son

Jean-Philippe Rameau, ensemble d'œuvres

Cet ensemble de pièces de Jean-Philippe Rameau sera étudié prioritairement des différents points de vue qui président à ces directions de travail. Toutes les pièces et leurs « versions » imposées permettront d'approfondir la question de l'interprétation comme celle du timbre et du son. En outre, certaines d'entre elles permettront d'approfondir la question de l'arrangement. Si les interprétations précisées ci-dessous et aisément accessibles sur les plateformes de téléchargement légal seront les références pour l'épreuve du baccalauréat, les candidats gagneront, tout au long de leur préparation à l'épreuve, à les comparer à d'autres versions.

 

Premier livre de Pièces de clavecin

Prélude

Christophe Rousset, in album Rameau, pièces de clavecin

Claudio Colombo, in album Rameau : complète piano music

Suite en sol

Menuet 1 & Menuet 2

Les Sauvages

L'Enharmonique

Alexandre Tharaud, in album Alexandre Tharaud joue Rameau

Christophe Rousset, in album Rameau, pièces de clavecin

Suite en mi

Le Rappel des oiseaux

Robert Casadesus, in album Jean-Philippe Rameau

Christophe Rousset, in album Rameau, pièces de clavecin

Pièces de clavecin en concerts

Premier concert

La Livri

Quatrième concert  

L'Indiscrète

Christophe Rousset, Les Talents lyriques, in album Rameau : six concerts en sextuor

Trevor Pinnock, in album Jean-Philippe Rameau, Complete works for harpsichord


Direction de travail : la musique, diversité et relativité des cultures

Richard Galliano

- La valse à Margaux, dans New musette, Label bleu, 1995

- C'est peut-être, Alain Leprest, dans Voce a mano, Saravah, 1992

- Huit et demi - La Passerella d'addio, Nino Rota, dans Richard Galliano - Nino Rota, Universal, 2011

- Taraf, dans Blow up, Sony / Francis Dreyfus Music France, 1997

- Billie, dans Richard Galliano solo, Sony / Francis Dreyfus Music France, 2007

- Aria, 2007, dans Richard Galliano - Bach, Universal, 2011 (dernière plage de l'album)

Direction de travail : la musique, le rythme et le temps

Jonathan Harvey

- Mortuos plango, vivos vocos

Musique - Option facultative toutes séries

Les œuvres qui suivent sont des références pour l'évaluation des élèves au baccalauréat, mais ne sauraient constituer l'ensemble des œuvres rencontrées et étudiées durant l'année. « Celles-ci sont bien plus nombreuses, certaines étant abordées par la pratique d'interprétation, d'arrangement ou encore de (re)création/manipulation, d'autres l'étant par l'écoute, la sensibilité, le commentaire et l'analyse auditive. » (extrait du programme fixé par l'arrêté du 21 juillet 2010, B.O. spécial n° 9 du 30 septembre 2010)

Miles Davis, extraits de l'album Tutu, 1986, Warner

- Tutu

- Tomaas

- Portia

Jean-Philippe Rameau, ensemble d'œuvres

Ces pièces et leurs « versions » imposées permettront d'approfondir les différentes perspectives imposées par le programme de terminale et notamment celles relevant de « l'œuvre et ses pratiques ».         
Les interprétations précisées ci-dessous sont aisément accessibles sur les plateformes de téléchargement légal et seront les références pour l'épreuve du baccalauréat. Cependant, les candidats gagneront, tout au long de leur préparation à l'épreuve, à les comparer à d'autres versions dans le cadre des perspectives étudiées.

Suite en sol

La Poule

Les Sauvages

Alexandre Tharaud, in album Alexandre Tharaud joue Rameau,

Christophe Rousset, in album Rameau, pièces de clavecin

Suite en mi

Le Rappel des oiseaux

Robert Casadesus, in album Jean-Philippe Rameau

Christophe Rousset, in album Rameau, pièces de clavecin

Suite en la

Gavotte et cinq doubles

Alexandre Tharaud, in album Alexandre Tharaud joue Rameau,

Trevor Pinnock, in album Jean-Philippe Rameau, Complete works for harpsichord


Le jazz et l'Orient

Les cinq pièces présentées ci-dessous forment un des trois ensembles du programme limitatif du baccalauréat. Chacune évoque de façon singulière le dialogue des cultures, celles de l'Orient et du bassin méditerranéen et celles du jazz occidental, lui-même issu d'une histoire partant de l'Afrique noire et passant par l'Amérique du nord avant d'investir la globalité du monde occidental.       
La durée cumulée exceptionnellement longue de ces cinq pièces s'explique par l'esthétique même des cultures dont elles sont issues. Si les formes sont le plus souvent simples, le discours mélodique, le travail du phrasé ou encore l'ornementation exigent quant à eux un temps important pour se développer et permettre à l'auditeur d'en prendre la mesure. Les quatre problématiques du programme de terminale (l'œuvre et son organisation, l'œuvre et ses pratiques, l'œuvre et l'histoire, l'œuvre, la musique et les autres arts) pourront aisément être mobilisées pour réfléchir ces musiques, mesurer leur originalité et développer des pratiques musicales originales.

- Ibrahim Maalouf, They don't care about us, in album Diagnostic

- Rabih Abou-Khalil, Mourir pour ton décolleté, in album Songs for Sad Women

- Avishai Cohen, Aurora, in album Aurora

- Jasser Haj Youssef, Friggya, in album Sira

- Marcel Khalifé, Caress, in album Caress

Théâtre - Enseignement de spécialité, série L

- Joël Pommerat, Cendrillon.

- Shakespeare, Hamlet, traduction Yves Bonnefoy, éd. Folio Classique : « Énigmes du texte, réponses de la scène ».

- Euripide, Les Bacchantes, traduction Jean et Mayotte Bollack, Les Éditions de Minuit, 2005.

 
Soumis par   le 20 Février 2014