Les projets de programmes de français pour les classes de 1ère et de terminale professionnelles
Depuis cette rencontre les projets, que nous n'avions pas vus, ont été publiés et doivent être soumis à consultation :
Projets de programmes de 1ère de lycée professionnel
Projets de programmes de Terminale de lycée professionnel
Étaient présents
- des représentants de syndicats d’enseignants, d’associations de spécialistes (APL), pour l’AFEF Viviane Youx et Françoise Girod.
- pour le CSP : Souâd Ayada, présidente, David Bauduin, secrétaire général, Olivier Barbarant, IGEN lettres.
Calendrier
- A partir du 23 octobre 2019, diffusion des projets de programmes.
- A partir de novembre, organisation des consultations en ligne par la DGESCO.
- Fin novembre/début décembre consultation du CSE.
- Fin janvier diffusion des programmes.
Procédure de fabrication des programmes
Les groupes d’experts soumettent leurs propositions au CSP qui peut les amender. Quand il a terminé, le CSP diffuse le résultat des travaux, qui, à partir de là, lui échappent. Le projet de programmes ne lui appartient plus, il n’a plus la main.
Présentation du travail de la commission d’experts par Olivier Barbarant
Le souci premier, dans l’architecture d’ensemble des programmes, a été de s’insérer dans les nouvelles dispositions de la réforme (co-intervention, « chef d’œuvre » etc.) tout en gardant les apports de la discipline « français », en particulier les contenus propres à la littérature : objets d’étude (contenus spécifiques) et perspectives d’étude (co-intervention, « chef d’œuvre).
Par ailleurs on a opéré un rééquilibrage au regard des anciens programmes jugés trop ambitieux. Mais avec l’ambition cependant de traiter la totalité des genres à travers des pratiques de lecture variées (cursives, d’extraits, d’œuvres intégrales…), et que le rapport à la lecture/littérature soit présent dans tous les objets d’études, mais sans contrainte d’œuvres imposées.
- En classe de 2nde il s’agit de réinstaller les élèves dans leur « métier d’élève », d’insister sur les activités d’écriture avec les connaissances linguistiques et textuelles inscrites dans ces activités. On aborde 3 objets d’étude :
- un genre, le théâtre ;
- l’information (toiletté par rapport au programme de 2009) ;
- les écritures autobiographiques discontinues (à la fois dans la suite de la classe de 3ème et dans une perspective d’élargissement…).
- En classe de 1ère on se réfère davantage à la littérature à travers 2 objets d’étude (avec 2 séquences par objet d’étude) :
- Créer par l’invention et l’imaginaire.
Étude d’une œuvre (et pas seulement d’extraits d’une œuvre) + des extraits (poèmes). Il s’agit de montrer ce qu’est « créer » à travers l’étude de l’œuvre mais aussi d’autres formes artistiques ou à travers des documents relatifs à l’auteur. Montrer la tension entre « créer » et « fabriquer » (les élèves eux-mêmes étant dans un processus de création/fabrication dans leur formation professionnelle…).
- Itinéraires romanesques, lire et suivre un personnage. Avec l’étude d’un roman réaliste ou un roman d’analyse du XVIIème siècle à 1950, c’est à dire un roman de « littérature exigeante » (sic) où l’on rentre par l’itinéraire de personnages + un groupement de textes et d’autres œuvres, plus contemporaines, étudiées en lectures cursives. Il s’agit de distinguer les lectures qui méritent le truchement de l’enseignement et celles qui peuvent être abordées seul.
- Dans « Dire, lire, écrire le métier » on entre dans des activités de plus en plus précises, chaque objet d’étude permettant des croisements avec l’histoire-géographie et d’autres disciplines. La co-intervention est le l’espace pour développer l’oral.
- En classe terminale on se centre sur le XXème et le XXIème siècles et l’étude des « grands enjeux du monde contemporain » en lien avec l’histoire-géographie. Dans l’optique de la double destination du baccalauréat professionnel (insertion et poursuite d’études) et en l’absence d’un enseignement de la philosophie, on travaille plus particulièrement l’argumentation.
- Deux idées sont avancées :
- une thématique ou une problématique annuelle réalisée selon une ou deux entrées dans deux séquences. Ces entrées permettraient un travail préparatoire à l’enseignement en STS. Par exemple : « le paysage aujourd’hui : l’homme et le paysage et paysages et techniques ».
- ou deux thématiques au programme, avec le renouvèlement d’une chaque année.
Si la littérature d’idées est au cœur de l’objet d’étude, la nature de l’œuvre choisie dépendra de la thématique ou de la problématique choisie dans l’année.
- L’évaluation certificative : peut-être un oral mais absolument pas du type EAF. Les représentants des enseignants, tout à fait d’accord sur ce point, insistent cependant sur la nécessité d’un support soumis aux élèves pour qu’ils puissent produire un discours construit. O. Barbarant donne l’exemple de la réalisation et la présentation devant le jury d’une 4ème de couverture. A une question relative au BEP l’inspecteur général répond que ce diplôme a vocation à disparaître mais que l’on certifiera des compétences.
- Concernant l’évaluation, on cherche à :
- Limiter le corpus (un texte réflexif + une image ou un texte littéraire/fictionnel, ou 2 textes…).
- Réfléchir et discuter d’une question.
- Diversifier les entrées.
- Proposer une écriture d’argumentation.
La discussion est vive concernant l’abandon (préconisé par l’inspection générale) de l’écriture délibérative qui « fermerait » l’expression de l’élève. Il faudrait ouvrir le champ à une expression de l’élève plus aisée, plus propre à la mobilisation d’une culture. Tout en s’accordant à l’inutilité de contraintes trop formelles de cet écrit, les participants insistent sur l’intérêt de l’écriture délibérative qui oblige l’élève à se décentrer, à adopter une position autre, à « penser contre lui-même »…
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