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« Comme le mulet qui participe de l’âne et de la jument, le texte de théâtre est un hybride. Il est littérature, il est même l’une des grandes formes de la littérature, et il a pour destination principale de donner lieu à un spectacle. »
Comme l'énonce avec force et image Michel Vinaver dans Écritures dramatiques (Actes Sud, 2000), l'hybridité du texte théâtral fait de lui un objet dédié à la fois à la lecture et au jeu, mais également, comme états intermédiaires, à l'analyse dramaturgique ou littéraire, à la mise en voix, en espace... En ce mois de mars, les deux textes publiés, fort différents dans leur approche formelle, sont néanmoins unis par leur potentialité de plaisirs de lecture comme celle de boîtes à jeu.
Entrée au catalogue du catalan Josep Maria Miró, avec Le Principe d'Archimède (traduit par Laurent Gallardo et publié avec le soutien de la Maison Antoine Vitez), un entrelacs de scènes à jouer comme dans un balancier au mouvement perpétuel, se référant au micro-fascisme mis en évidence par Gilles Deleuze.
Et retour, un an après Benjamin Walter et six ans après George Kaplan, de Frédéric Sonntag, qui nous emmène à nouveau sur les traces d'une figure littéraire fort mystérieuse, B. Traven, grâce à un texte à la fois éminemment littéraire par ses sources et sa forme, et matière spectaculaire comme le démontre sa création à Alençon.
Ces deux œuvres, comme toutes celles de notre catalogue, sont deux illustrations de cette hybridité. En travestissant la thèse de Marie Bernanoce à l'égard du théâtre jeune public, nous pourrions même avancer que le texte dramatique ne renvoie pas à une littérature « moins », mais bien à une littérature « plus » : plus de destinations, plus de voies de création, plus de rencontres...
Belles lectures, bons spectacles.
L'équipe des éditions Théâtrales
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Vincent, un jeune maître-nageur, est accusé par un enfant d’avoir embrassé l’un de ses camarades sur la bouche. Au milieu des flots déchaînés de parents inquiets et alarmistes, en immersion dans le microcosme chloré de la piscine, les quatre personnages en apnée peinent à retrouver la surface. Entraînés dans une véritable chasse à l’homme, lecteurs et spectateurs perdent pied dans un maelström de scènes adroitement maillées où la vérité leur échappe, avant d’apercevoir le sens possible de cette histoire tout sauf univoque. Car qui condamne-t-on, au juste, en suivant aveuglément la rumeur avide de drame, si ce n’est la liberté ?
Josep Maria Miró dénonce le fascisme ordinaire de nos sociétés aseptisées et sécuritaires qui, au nom de leur protection, montent les individus les uns contre les autres et condamnent sans procès toutes les subversions.
Son texte, construit comme un puzzle dont les pièces s’agencent peu à peu, invite à plonger dans un huis clos glissant et fascinant, pour trois acteurs et une actrice au jeu rapide et sous pression.
Coll. « Répertoire contemporain » - 80 p. - 14 euros. Traduit et publié avec le soutien de la Maison Antoine Vitez et publié avec le concours du Centre national du livre.
Pour lire un extrait, c'est ici.
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Auteur dramatique et metteur en scène, Josep Maria Miró, né à Vic en 1977, a étudié le journalisme à l’université autonome de Barcelone (2000), puis la dramaturgie et la mise en scène à l’Institut du théâtre (Barcelone, 2008). Traduites dans une vingtaine de langues, ses pièces ont été représentées et lues dans de nombreux pays. Ces dernières année, Josep Maria Miró a choisi de mettre à profit son engagement en tant qu’écrivain et metteur en scène pour enseigner le théâtre.
Le Principe d'Archimède a été adapté au cinéma en 2017 par la réalisatrice Carolina Jabor dans une production de Globo et Conspiração Filmes, sous le nom Aos teus olhos. Il existe une autre adaptation de la pièce au cinéma par le réalisateur catalan Ventura Pons (Els Films de La Rambla), El Virus dela por, présenté en 2015 au Festival des films du monde de Montréal.
Pour lire sa biographie complète, c'est ici.
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Laurent Gallardo, né à Annecy en 1978, est maître de conférences en études hispaniques à l’université Grenoble-Alpes. En tant que traducteur, il fait partie des comités de lecture espagnol et catalan de la Maison Antoine Vitez, centre international de la traduction théâtrale, et a traduit de nombreux auteurs de théâtre, parmi lesquels Lluïsa Cunillé, Victoria Szpunberg et Josep Maria Miró.
Pour lire sa biographie complète, c'est ici.
Actualité de la pièce
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Le Principe d'Archimède sera joué les 12, 13 et 14 avril à l'occasion du festival Barcelone en scène, au Théâtre 13 à 20 heures.
Mise en scène : Bruno Tuchszer
Avec : Carine Bouquillon, Olivier Brabant, Nicolas Postillon et Bruno Tuchszer
Deux rencontres avec l'auteur Josep Maria Miró et son traducteur Laurent Gallardo sont prévues :
- Le jeudi 12 avril à 17 h 30 au Centre d'études catalanes. Entrée libre. Plus d'informations et réservation ici.
- Le vendredi 13 avril à 17 h 30 à la librairie Palimpseste, rue de Santeuil (Paris 6e). Entrée libre
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Festival Barcelone en scène
Le Festival Barcelone en scène, qui se déroulera du 4 au 19 avril en partenariat avec le Théâtre 13 (Seine et Jardin), accueillera, outre Josep Maria Miró, un autre de nos auteurs, le dramaturge, metteur en scène et traducteur Sergi Belbel :
- Master class le lundi 9 avril à 20 heures au Théâtre 13 (Jardin). Entrée libre. Plus d'information et réservation ici.
- Rencontre le mardi 10 avril prochain à 17 h 30 au Centre d'études catalanes. Entrée libre. Plus d'information et réservation ici.
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B. Traven, troisième volet de la « trilogie fantôme » de Frédéric Sonntag, achève le cycle commencé avec George Kaplan et Benjamin Walter.
B. Traven fut un écrivain aussi célèbre que mystérieux, qui aura organisé toute sa vie sa disparition à grands coups de pseudonymes et de fausses identités.
B. Traven est un texte aux allures de roman d’aventure ou de film policier des années 1950 dans lequel l’auteur s’amuse à jouer des époques et des styles. Il compose une enquête haletante sur les traces littéraires et historiques de cette figure qui aurait eu mille vies si toutes les pistes qui portent son empreinte s’avéraient. Mais où sont le vrai, le faux, le spectacle, le simulacre ? Avec cette pièce qui se dévore comme un polar, Frédéric Sonntag entraîne lecteurs et spectateurs dans une course échevelée à la poursuite de personnages qui ont fait et défait l’histoire politique et artistique du monde, des années 1910 aux années 2000, de l’Allemagne au Mexique en passant par la France, la Russie, les États-Unis ou le Canada.
B. Traven est ici et maintenant, comme hier et ailleurs : actrices et acteurs trouveront là une matière de jeu rare et foisonnante, avec l’envie inextinguible de fouiller encore la malle aux souvenirs.
Coll. « Répertoire contemporain » - 142 p. - 17 euros
Pour lire un extrait, c'est ici.
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Frédéric Sonntag (Nancy, 1978) est auteur, metteur en scène et acteur. À sa sortie du Conservatoire national supérieur d’art dramatique en 2001, il fonde la compagnie AsaNIsiMAsa et travaille à la création de ses propres textes. Ses pièces ont été publiées dans la collection Tapuscrit-Théâtre Ouvert, à l’Avant-Scène Théâtre et aux éditions Théâtrales.
Il vient d’achever la création de la « Trilogie Fantôme » (George Kaplan en 2013, Benjamin Walter en 2015 et B. Traven en 2018), un cycle qui, à travers trois personnages fantomatiques, mène l’enquête sur la notion d’identité et sur les enjeux politiques des récits au cours du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui.
Pour lire sa biographie complète, c'est ici.
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Son actualité
B. Traven sera créé par la compagnie de l'auteur AsaNIsiMAsa à Alençon - Scène nationale 61 le lundi 12 mars 2018 à 20 h 30 et le mardi 13 mars à 19 h 30 (réservation ici).
Le spectacle sera ensuite en tournée :
- au Nouveau Théâtre de Montreuil - CDN (93) à l'occasion de la fin de la résidence de Frédéric Sonntag. Du mardi 20 mars au samedi 14 avril 2018, tous les soirs à 20 heures sauf les samedis 24 mars, 7 et 14 avril à 19 heures (réservation ici, ou au 01 48 70 48 90). Tarif préférentiel de 11 euros au lieu de 23 euros au 01 48 70 48 90 ou par internet avec le code bon plan MARUT.
- au Grand R - Scène nationale de la Roche-sur-Yon (85) le jeudi 19 avril 2018 à 19 heures et le vendredi 20 avril 2018 à 20 h 30 (réservation ici).
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