Forum École Alternumérique 4 novembre 2020 : Synthèse des débats


Les grands axes du Forum - des propositions

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Rappel : enregistrements des débats accessibles en ligne

1er débat[1]
2ème débat[2]
3ème débat[3]

 

Ouverture : Le Forum soutient le numérique à l’École, mais pas à n’importe quelles conditions. Les enseignant·e·s ont fait de leur mieux durant le confinement, avec les outils dont ils disposaient, et beaucoup ont fait preuve d’une grande inventivité. La réponse ministérielle, très verticale, n’a pas vraiment tenu compte de la réalité de leur travail pour penser la place et le rôle du numérique à l’École. L’idée du Forum École Alternumérique a émergé d’un groupe d’associations, l’AFEF a servi de base logistique et elle s’est engagée dans ce Forum pour des raisons essentielles liées à la discipline français : la question de la communication, centrale en français et reprise dans toutes technologies audio-visuelles-numériques ; la question des langages, de la langue et des discours : les manipulations du langage et des discours sont au centre de la désinformation, mais aussi du harcèlement et du complotisme sur les réseaux ; la littérature se saisit de ces sujets, non comme thème, mais parce que c’est le corps même de son œuvre, mettre des mots sur les questions qui traversent le monde.

 

Axe 1 : À monde numérisé, école numérique ? 

Questions, contradictions, tensions autour d’une vision du monde

La question centrale qui a traversé la journée a été le frottement entre deux visions du numérique, celle d’un ensemble d’outils efficaces, et celle d’un monde nouveau organisé par le numérique. Durant la journée reviendra régulièrement cette idée d’une révolution de la même portée que celle de l’imprimerie : une nouvelle culture ? une idéologie politique biface, sombre et éclatante de promesses ?  Une rupture culturelle et technologique majeure ? La réduire à une mutation technologique, à la simple arrivée d’outils numériques si puissants et sophistiqués soient-ils, ne rend pas compte de la révolution éthique en cours ni des débats de la journée. 

 Nous vivons dans un monde numérisé, certes. Mais le numérique agit-il comme médiation principale de notre rapport au monde ?

Prépare-t-il à une humanisation plus avancée, une émancipation ou au contraire à des formes inquiétantes de déshumanisation, avec son lot de violences ou asservissements ? 

Construit-il des normes nouvelles de pratiques standardisées dans nos rapports à l’autre, à l’apprendre, à la vie sociale, à l’économie, la santé, à l’école, la recherche, etc…, des prescriptions nouvelles organisées autour du principe de l’efficience aux finalités floues ? 

Ou, à l’opposé, n’est-il pas la promesse d’un développement sans précédent de potentiels cognitif, scientifique, culturel, technologique de l’humanité ? 

Le débat ainsi ouvert a montré qu’il était important de ne pas sous-estimer ces questions générales. Elles interrogent les fondements idéologiques, politiques, éducatifs, éthiques de nos pratiques du numérique en classe et dans la vie. Elles demandent lucidité et vigilance critique. C’est l’objet même de ce Forum Alternumérique organisé avec des représentants de plusieurs associations professionnelles syndicales et mouvements éducatifs.

Sur ce premier point du débat, les avis ont divergé : pour certains, le numérique est un incontournable de nos vies, une nouvelle culture, une nouvelle humanité « augmentée » ; pour d’autres de simples outils dont on choisit de se servir ou dont on tente de comprendre et dompter les usages. C’est l’usage qui fait de l’outil un instrument disent les chercheurs en analyse du travail : un livre peut aussi bien servir à simplement caler un lit !

Le numérique transforme-t-il, développe-t-il ou affaiblit-il nos capacités cognitives ?

À l’école quels enjeux pour le numérique ? Si les transformations dues au numériques ne sont pas dissociables des enjeux sociétaux, des ruptures et crises diverses de ces vingt dernières années, comment aideront-elles nos élèves, étudiants et citoyens de demain à les surmonter ou s’y adapter pour le meilleur ou le pire ?

R. Arenas insiste sur le danger de la confusion, chez les « digital natives » entre leur aptitude à surfer sur les réseaux et celle à utiliser les outils numériques pédagogiques qui ne sollicitent pas les mêmes compétences ni le même rapport à l’application : la relation client suscitée par le fil d’actualité n’a rien à voir avec le rapport au savoir émancipateur dans lequel l’enseignant tient une place importante. Nous avons besoin de comprendre comment fonctionne le cerveau avec le digital et avec la technologie qui l’utilise.

P. Meirieu nous incite à construire du commun face au déferlement du numérique qui ne peut pas nous laisser indifférent. Et il lance trois alertes sur les usages scolaires :

  1. La temporalité. Le numérique est le règne de l’immédiateté, l’enfermement dans ce qu’on est déjà. Le numérique enkyste la personne dans le réflexe, à l’opposé de la réflexivité demandant temps, distance, objectivation raisonnée. On connait les effets de la viralité de ces formes de pensées immédiates et sommaires sur les réseaux sociaux. Y éduquer et avertir les élèves s’impose. 
  2. L’horizontalité. Toutes les informations sont apparemment disponibles, mais dans cette multitude de connaissances, construire des savoirs impose une recherche d’exactitude, de vérité, de justesse, exigence que l’attractivité du moteur de recherche ne permet pas d’emblée si on ne la construit pas avec les élèves.
  3. L’intelligibilité. Le jeu vidéo, dont la pratique est massive, fonctionne sur le précepte de la réversibilité absolue, le mort se relève. Or ce précepte, contraire à l’irréversibilité du temps et du monde, brouille l’intelligibilité. Il singe le réel au lieu de le faire comprendre. Rendre le monde intelligible, c’est ce que la littérature peut faire sentir par les mots.

Le numérique nous construit une autre représentation du monde. On ne pense pas pareil avec le numérique, fait remarquer S. Crozat, acteur des logiciels libres. Face à la puissance des entreprises internationales, il faut se donner du temps. Le numérique est un environnement, pas un outil.

 

Derrière les usages du numérique, des visées et conceptions éthiques et éducatives s’affrontent

Une vision libérale, vise en priorité à former des comportements individualistes et à encourager la loi de la concurrence sur le marché scolaire et plus tard sur celui du travail. L’exemple des expérimentations au CP en France laissent entrevoir des conceptions sous-jacentes pour le moins inquiétantes. Leur fonctionnement :

  • fabriquer des méthodes numérisées (disparition des manuels et de la diversité des approches et des textes),
  • utiliser pour les évaluer des logiciels ad hoc, standardisés pour tous et labellisés, « neuro-scientifiques ou neuro-compatibles », le tout permettant de trier, de classer les apprenants en divers groupes.

Les élèves dans cette conception ne sont que des « algorithmes apprenants » plus ou moins efficients. Plus tard, au collège ou au lycée, ils ne deviennent que des points, des courbes, dans des logiciels du type Pronotequi réduisent les conseils de classe à la lecture de courbes et de notes. Émotion, famille, maladie, expériences n’entrent pas dans les paramètres. Le logiciel efface la discussion, il impose et décide, faisant craindre l’effacement des conseils de classe. PronoteParcoursup décident des vies, de l’avenir.

Une toute autre conception, ambitieuse, humaniste, vise le développement d’individus singuliers, inscrits dans des collectifs. Des personnes dont la liberté de pensée, la réflexivité, le sens des responsabilités s’éduquent, se développent lentement dans la collaboration, parfois la confrontation avec le collectif. Ces personnes s’engagent dans des projets et des situations dont ensemble elles ont construit le sens et les finalités. Dans cette conception les enseignants mettent en œuvre des outils numériques qui développent l’intelligence collective comme le travail en autonomie. Le travail de l’école est d’apprendre à l’enfant à se percevoir solidaire d’un écosystème, le numérique peut y contribuer mais ne le fait pas spontanément. Un des enjeux est de développer la recherche et la formation, pour sortir le numérique de l’individualisation exclusive, et construire des solidarités. La solidarité est dans les faits, pas seulement dans les mots, et ce que le l’école peut faire par les projets.

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Une vision inquiétante des effets et usages sociétaux du numérique va être contrebalancée lors du deuxième débat qui va analyser de près les pratiques enseignantes et leur principes pédagogiques : un usage contrôlé et choisi de certains outils numériques (parfois inventés ou mis au point) ouvre et facilite la relation éducative, et peut la développer. Il n’y a pas de rupture cognitive, pas de sous-développement intellectuel, mais le développement d’un potentiel de compétences cognitives et sociales si, et seulement si, les conditions des usages du numérique en classe sont clairement posées et finalisés.

 

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Axe 2. En quoi le numérique apporte-il à la pédagogie, en quoi la pédagogie apporte-t-elle au numérique ?

La question posée a permis de descendre au cœur du métier enseignant, en présentiel, distanciel ou classe hybride. Elle invitait à des analyses de cas précis pour en expliciter les fonctionnements et principes pédagogiques et didactiques sous-jacents, les fondements éthiques, la nature de la relation éducative, les engagements et postures des enseignants, des élèves comme des familles.

La discussion a mis en tension travail collaboratif et autonomie, illustrés par l’exemple d’un projet mené en classe (guide touristique). 

Des axes de réflexion débattus :

  • Oui les outils numériques (qu’ils soient pensés comme simples artefacts ou conçus comme un environnement de travail) modifient, transforment, augmentent : 
    l’efficience des gestes professionnels et pratiques des enseignants ; 
    la réflexivité, la persévérance, l’engagement et le sens de la responsabilité des élèves.
  • Mais à une condition : qu’ils s’inscrivent dans des conceptions réfléchies, assumées de principes pédagogiques bien identifiés. Au fil des exemples, récits et commentaires on peut en reconstruire le puzzle.

Une dimension éthique en est le sous-bassement 

Elle vise le développement de la solidarité, la coopération, le « décider ensemble » et en même temps l’autonomie. Elle sollicite la parole libre, singulière de chacun en même temps qu’elle favorise l’écoute et le débat avec les pairs, ou d’autres intervenants ; elle encourage et valorise le développement de l’engagement, de la responsabilité partagée autour de projets discutés, négociés ou de plans de travail. La valeur du travail, de la persévérance, dont le numérique peut aisément garder les traces, sont ainsi reconnus et valorisés, facilitant la mise en place d’une évaluation formatrice et émancipatrice.

C’est ainsi que la dimension éthique peut, dans l’action avec des collectifs parfois extérieurs à l’école, développer une conscience citoyenne propice à l’engagement dans des actions concrètes (exemples ?)

Des gestes pragmatiques en sont la condition première

Ils conjuguent plusieurs préoccupations incontournables :

  • le souci d'un matériel qui fonctionne,
  • la mise en place d’espaces dédiés aux activités numériques ,
  • la variété des outils, une organisation spécifique des emplois du temps et celle notamment de laisser le temps faire son œuvre ne serait-ce que celui de l’apprentissage des outils spécifiques,
  • la présence et la disponibilité de personnes ressources formées et disponibles pour dépanner les utilisateurs qui pourront alors développer leur autosocioconstruction chère au GFEN.

Une question essentielle est celle de l’hybridation : créer l’expérience d’apprentissage de l’élève sous des formes différentes : qui doit être concepteur ? qui crée les ressources ? y a-t-il supervision ou non du travail de l’élève par l’enseignant ?

 

 

Des principes didactiques et pédagogiques avec des formes scolaires repensées

On ne les reprend pas ici, ils sont le fruit de cinquante ans et plus de travaux universitaires, d’expérimentations et d’innovations des enseignants et de leurs associations de spécialistes. Le numérique invite à la mise en œuvre de formes scolaires nouvelles pour les amplifier encore. Par exemple, faire confiance aux élèves dans leur capacité à se débrouiller avec les outils, savoir reconnaitre leurs compétences et habitudes du numérique comme leurs limites ; s’adapter à leur univers numérique et le connaitre pour mieux leur permettre d’en avoir une vision critique, l’élargir et s’en émanciper si besoin ; utiliser enfin les outils pour des visées clairement explicitées aux élèves (qui ne sont pas forcément dans leurs champs actuels d’investigation du monde numérisé).

 

Des gestes vigilants, des collaborations, des exigences nouvelles :

  • le développement du travail en projet, comme les présentations de dossiers, les études de cas, etc… exigent le plus souvent d’habituer les élèves à une pensée où se croisent des savoirs multiples et des outils numériques complexes et variés (son, images, logiciels d’analyse) ;
  • ils nécessitent de mettre en place des collaborations interdisciplinaires œuvrant dans les mêmes directions ;
  • ils demandent enfin une attention au travail réel des élèves, à leur implication dans des tâches personnalisées ou en groupes divers et des formes nouvelles pour leur évaluation singulière ou collective, comme une vigilance critique sur la protection des données personnelles.

 

 

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Axe Trois : Des usages du numérique au service d’un fonctionnement démocratique des institutions scolaires.

Le numérique, en passant d’outil de gestion à environnement pédagogique, est devenu rapidement un instrument facilitant le contrôle. La situation est très inquiétante au regard de la culture professionnelle, des droits et devoirs des enseignants. Contrôle de quoi ? Des flux, de l’orientation, de la gestion des ressources humaines, de la communication aux familles, etc. Le numérique accumule des données de tous ordres qu’il faut en permanence renseigner jusqu’à épuisement. Il est devenu un outil qui, si l’on n’y prend pas garde, tend à assurer le contrôle de l’activité enseignante, asservir leur obéissance à des injonctions descendantes sous forme de démarches, de contenus, de choix de documents ou d'œuvres étudiées dont la traçabilité facilite les sanctions. La pression est de plus en plus importante et attaque très frontalement la liberté d’enseigner et de s’ajuster aux élèves. Demain, des listes de paramètres introduits dans les super calculateurs des établissements ou rectorats pourraient décider de leur mutation, de leur évaluation « au mérite » et de leur salaire sous forme de primes à la servilité. Les commissions paritaires ont déjà été supprimées. La voie est libre.

 

Pas d’usage du numérique dans la classe sans liberté pédagogique

Un autre usage du numérique est possible. Une alerte vive a été plusieurs fois entendue pendant ces débats : selon les participants les outils numériques imposés sans concertation sur leurs finalités, usages et conception, provoquent fréquemment chez les élèves perte de sens, décrochage, démotivation puis renforcement des inégalités et chez les enseignants perte d’intérêt et d’engagement dans le métier, autrement dit le sentiment de n’être plus que de simples exécutants : un sentiment de prolétarisation.

Pas d’usage du numérique sans un réexamen des conditions de travail des enseignants et des élèves

Ont été réaffirmés le droit et la nécessité de la déconnexion à certaines heures, certains jours pour éviter épuisement, burn-out, chez les enseignants et l'ensemble des personnels d'éducation. Une nécessité aussi pour la santé des élèves à qui on est en train d’imposer un rythme de travail insensé, du stress et un risque de surcharge cognitive. Le paiement des forfaits téléphoniques et internet, la fourniture et la maintenance d’un bon matériel s'imposent autant pour les enseignants que pour les élèves. La mise en place d’aide aux familles en matériel et en formation s'impose aussi à l’exemple d'un collège REP de Nantes qui, avec la collaboration des autorités territoriales a fourni des ordinateurs aux familles qui en étaient dépourvues et leur a proposé une formation pour se servir des logiciels utilisés dans l’établissement.

Le contrôle des outils proposés assuré par leurs utilisateurs :

  1. D’abord leur réelle adéquation aux besoins et surtout aux valeurs de l’école. La promotion de l'entrepreneuriat fût-il solidaire est-elle une mission de l’école ? Ainsi la mise en visibilité des entreprises et fondations privées dans les associations qui les diffusent est surprenante dans l’école.
  2. La possibilité d’utiliser au contraire des outils en licence libre fabriqués par des professionnels de l’enseignement.
  3. La nécessité pour l’État d’investir dans un budget important pour le numérique comprenant la création d’emplois d’ingénieurs. Objectif : garder le contrôle de l’Éducation nationale et non en favoriser la balkanisation à tous vents en autant de micro-entreprises ou associations mercantiles.

Pas d’usage du numérique sans publication claire et contrôlée des usages qui sont faits des donnéescollectées sur les personnels, les élèves, leurs niveaux, langue parlée, leur point de vue, leurs familles (voir les enquêtes PISA qui doivent respecter l'anonymat des personnes). Il est même indispensable que la règle soit celle du minimum de données recueillies et conservées le moins longtemps possible, sauf en ce qui concerne les attestations de diplômes et de grades obtenus. Actuellement il semblerait que ces données soient stockées dans un pays étranger (en Irlande ???) et que nous ne disposions pas de notre indépendance numérique. 

Pas d’usage du numérique sans des relations fortes avec les territoires, les familles, des relations où la responsabilité et le rôle de chacun sont clairement discutés et définis.

ET SURTOUT : Pas d’usage du numérique sans FORMATION UNIVERSITAIRE D’UN HAUT NIVEAU

Il s’agit en effet d’abord de vaincre les résistances, les inquiétudes des enseignants. Elles sont fondées, les analyses qui précèdent le montrent. Ils se méfient d’un numérique qu’ils ne maîtrisent pas et dont ils ne comprennent pas vraiment les fonctionnements, n'étant pour la plupart pas formés à la grammaire élémentaire de l’ordinateur. Les enquêtes et recherches récentes montrent qu’en Suisse, Espagne, France, Tunisie, par exemple, les usages du numérique sont assez timides et limités en classe, parfois réduits aux recherches pour faire ses cours ou communiquer.

Un investissement important doit être fait en formation initiale et continue pour mettre en place une véritable culture de ce qu'on appelle aujourd'hui numérique comme des habiletés numériques. Elle ne peut être dissociée de travaux importants d’expérimentation encadrés par des équipes de recherche relevant de divers champs disciplinaires. Elle ne peut être confiée à des organismes privés fussent-il labélisés par certaines universités qui manquent de personnels comme c’est le cas aujourd’hui. Le numérique exige un enseignement de niveau universitaire, c'est-à-dire fondé sur une recherche constamment actualisée. Il commence à exister, il faut le développer.

L’informatique, le numérique à l’école ce n’est pas une simple question de bricolage pour répondre à des contraintes budgétaires ou organisationnelles, ce ne sont pas que des nouvelles technologies ou technologies de l'information et de la communication, c’est une question éminemment politique, on l’aura bien compris tout au long de cette belle journée de débats.

 

 Des propositions :

  1. Sur le volet informatique et usages
  • Revoir la question du RGPD : les logiciels du libre ne sont pas agréés car déposés avant sa création, alors que les géants ont les moyens d’être agréés.
  • Demander que le ministère héberge ses logiciels : responsabilité d’État dans la garantie des données
  • Mettre à disposition des espaces, du matériel, du temps de concertation et de recherche : permettre aux enseignants de reprendre en main le pouvoir de décider ensemble
  • Former les jeunes aux outils informatiques ; les éduquer à l’esprit critique face aux usages du numérique

 

  1. Sur le volet démocratique 
  • Mettre en place une organisation participative, horizontale et non pas descendante – par exemple organiser des conventions citoyennes enseignantes sur des sujets de fond comme le numérique
  • Consulter les organisations d’enseignants et tenir compte de leur avis : par exemple les États Généraux du numérique ont été programmés sans consultation des syndicats, et ils se tiennent pratiquement sans enseignants
  • S’emparer du numérique pour proclamer sa liberté d’expression : il y a là une marge de manœuvre à utiliser ; inventer au niveau local des espaces de discussion et de partage
  • Appuyer cette réorganisation démocratique sur des actions.

 

  1. Sur la culture des enseignants 
  • Affirmer l’urgence et l’importance de la formation des enseignants à une culture numérique sérieuse : des moyens conséquents
  • Penser une formation éthique, sur les valeurs : se construire comme  figure enseignante ; quels outils pour quelle activité d’apprentissage, quelle place de l’élève et posture enseignante cela induit-il, quels objectifs visés ?
  • Donner le temps d’être créatifs : c’est un des fondements du métier, et les outils n’y suffisent pas
  • Penser le corps enseignant comme acteur spécifique mais aussi participant d’une communauté éducative, avec tous les acteurs dans l’école et hors l’école 

 

Soumis par   le 16 Novembre 2020