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Extraits :
" Le lieu de notre définition collective est plus que tout la langue : c'est celle-ci que, partout et toujours, les nations exaltent pour être reconnues. Il est donc surprenant que le débat sur l'identité nationale ne fasse pas référence à la langue française, jusqu'ici enjeu capital sous tous les régimes. Pourquoi est-elle aujourd'hui occultée ?"
" Paradoxalement, une partie de ceux qu'exclut la conception présente de l'identité nationale sont, par opposition aux Français de souche fascinés par tout ce qui est américain, des immigrés dont les plus cultivés voient dans le français le facteur même de leur intégration.
Leur vision rejoint celle des soixante-dix pays membres de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), créée en dehors de la France et, au début, sans elle, par des hommes politiques d'Afrique et d'Asie qui, une fois acquise l'indépendance, ont retenu le meilleur : le pouvoir inhérent à la langue, brocardé par certaines " élites " françaises qui noient leurs frustrations dans l'hostilité au " français colonial ".
Les pays francophones comprennent mal que la masse des Français n'aime pas sa langue, et ignore l'OIF, où figurent le Québec, la Belgique, la Suisse, de nombreux Etats d'Europe et d'Asie. C'est la seule fédération bâtie autour d'une langue et offrant un autre choix face à l'anglais. Car avec ce dernier, le français, bien que moins riche en locuteurs que l'espagnol ou le portugais, est seul à partager un trait capital : la présence sur les cinq continents."
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