L'AFEF, la FADBEN et Weblettres vous convient à une journée :
Écritures et numérique
le 6 juin 2015 – 9h45-17h
Collège Aimé Césaire – Esplanade Nathalie Sarraute, rue Pajol
75018 Paris (près de l'auberge de jeunesse) M° Marx Dormoy ou La Chapelle
Ouvrir la plaquette entière en PDF
Lire la présentation ci-dessous en format Word
L'École Numérique s'impose. La ministre de l'éducation nationale introduisait la concertation nationale pour le numérique dans l'éducation en se disant "convaincue que le numérique peut être une véritable opportunité pour l’École et que s’ouvrent là de nouvelles perspectives pour apprendre et pour enseigner". Les outils numériques se sont répandus, et si leur utilisation parait aujourd'hui incontournable, leurs usages interrogent sur les compétences que les élèves développent. Au-delà des compétences techniques, qu'apporte le numérique dans le quotidien de la classe, que change-t-il ? Les situations authentiques qu'il permet, et notamment la socialisation de l'écrit par la publication, l'ont profondément inscrit dans la pédagogie de projet. Mais s'est-il imposé parce que les élèves s'y sont habitués (digital natives ?), parce que les usages sociaux se sont répandus, ou parce qu'il est porteur d'apprentissages spécifiques ? Être convaincu que l'on ne peut plus se passer des outils du numérique et de ses usages scolaires ne nous dit rien sur ce que les élèves apprennent, ni sur comment ils apprennent : plus, mieux, différemment, autrement ?
La question est vaste. Et c'est bien convaincus qu'il est impossible d'en explorer correctement tous les aspects à la fois que nous avons choisi de privilégier l'angle de l'écriture, sans perdre de vue qu'elle n'est guère dissociable de la lecture, de la recherche documentaire et de l'oral. En effet, les temps d'écriture sont encore loin d'occuper, en classe, une place suffisante pour contribuer à une maitrise correcte par tous les élèves. Les outils du numérique, en diversifiant les situations, permettent d'autres pratiques d'écriture, dont l'École tente de se saisir. D'abord interpelée par l'usage dominant du traitement de texte, elle se focalise désormais sur les différents supports d'écriture individuelle ou collaborative, asynchrones (blog, wiki) ou synchrones (pad), et sur les codes des réseaux sociaux que les élèves du secondaire ont tendance à intérioriser jusqu'à en faire leur principale, voire exclusive, fenêtre d'échanges sur le net. Mais s'intéresser à la question des outils et usages est loin d'être suffisant pour comprendre ce qui se joue quand un élève écrit, quels processus il met en action, quelles compétences il développe, quels apprentissages il assure.
Malgré une relative nouveauté technique qui ne permet pas un long recul scientifique, des travaux menés depuis quelques années nous permettent d'entrer dans les différents aspects de la question de l'écriture numérique. Si Jacques Anis avec ses publications sur le traitement de texte[1] a été précurseur, d'autres recherches ont rapidement suivi, celles des équipes québécoises sur la littératie médiatique multimodale[2], et, en France, celles de l'équipe du séminaire PRECIP de l'Université de Technologie de Compiègne[3] ; Serge Bouchardon y définit l'écriture numérique[4] et questionne la littérature numérique dans sa "valeur heuristique"[5]. Et tout récemment, un ouvrage collectif[6] (sous la direction de Anne-Marie Petitjean et Violaine Houdart-Merot), en interrogeant les pratiques d'écriture créative à l'université, nous permet d'analyser les "mutations engendrées par le développement du numérique dans les secteurs de l'écriture littéraire".
Dans l'institution, la question du numérique a trouvé sa place grâce au Rendez-vous des Lettres, Plan National de Formation, qui chaque année depuis 2010, traite un aspect différent. Le séminaire 2010 a servi de point d'appui au n° 178 du Français Aujourd'hui, "L'enseignement des lettres et le numérique"[7] ; l'édition 2012 a été consacrée à l'écriture : "Métamorphoses de l’œuvre et de l’écriture à l’heure du numérique : vers un renouveau des humanités ?"[8].
Et les professeurs de français pourront trouver, dans le Guide TICE pour le professeur de français[9] de Weblettres, ouvrage plus généralement consacré aux TICE, des approches pratiques dans les chapitres traitant de l'écriture.
Qu'apportent les outils numériques pour écrire dans les classes ? Comment les enseignants peuvent-ils en préparer, comprendre et accompagner les usages ? Comment peuvent-ils aider les élèves à développer, avec le numérique, des compétences d'écriture gages d'expression, de libération, et d'engagement citoyen ?
**********
Écritures et numérique – programme
9h45 – Accueil
10h-12h45 – Ouverture – Table ronde : "Écriture, qu'est-ce qui change vraiment avec le numérique ?", avec
- Denis Alamargot[10], ESPE-Université Paris Est Créteil Val-de-Marne, Laboratoire CHART (Cognition humaine et artificielle) ;
- Luc Dall'Armellina[11], Université Cergy Pontoise, Laboratoire EMA ;
- Anne-Marie Petitjean[12], Université Rouen, Laboratoire DYSOLA Rouen, Laboratoire AGORA Cergy-Pontoise ;
- Alain Sedbon, directeur de Canopé 92.
14h-16h : Ateliers
- écrire en primaire, avec Karine Rabanit, Professeur des Écoles Maitre-formateur, ambassadrice numérique pour la Délégation Académique au Numérique Éducatif de l'Académie de Versailles
- écriture longue en CAP : Frédéric Vajas, professeur de Lycée Professionnel, Académie de Versailles
- des blogs de classe, Sarah Pépin Villar, Weblettres
- le "document de collecte" en documentation, Camille Brouzes, professeur documentalitste, FADBEN.
(Les ateliers seront donnés en parallèle et deux fois pour que chaque participant puisse assister à deux ateliers).
16h-17h : Panorama d'usages et d'outils pour ouvrir le champ des possibles et de la réflexion, Delphine Regnard, Responsable des ressources numériques Lettres & arts , Chef de projet Éduthèque.
Inscription gratuite pour les adhérents de l'AFEF, de la FADBEN et de Weblettres, de 15 € pour les non-adhérents. Les inscriptions se font sur le site de l'AFEF. Il est possible d'adhérer à l'AFEF avant de s'inscrire pour bénéficier de la gratuité.
[1]"Le traitement de texte, de l’enthousiasme à l’expérimentation", Collection de l’ingénierie éducativen° 32, CNDP, pp. 8‑10, 2000
[2]LEBRUN Monique, LACELLE Nathalie, BOUTIN François, (dir.), La Littératie médiatique multimodale, De nouvelles approches en lecture-écriture à l'école et hors de l'école. Presses Universitaires du Québec, 2012. Introduction en ligne: "De la (r)évolution médiatique en communication à la littératie : la multimodalité."
[3]PRECIP (PRatiques d’ÉCriture Interactive en Picardie) est un projet financé par la Région Picardie (nov. 2009 – juin 2014) sur l’enseignement de l’écriture numérique.
[4]CROZAT Stéphane, BACHIMONT Bruno, CAILLEAU Isabelle, BOUCHARDON Serge, GAILLARD Ludovic, "Éléments pour une théorie opérationnelle de l'écriture numérique". Voir p. 23-24 une analyse de créations numériques expérimentales : Déprise et Incident ; p. 25, en conclusion un niveau sociopolitique.
[5]BOUCHARDON Serge, La valeur heuristique de la littérature numérique, éd. Hermann, Collection Cultures numériques, 2013
[6]PETITJEAN AMarie & HOUDART-MEROT Violaine, (dir.) Numérique et écriture littéraire. Mutations des pratiques. Éd. Hermann, 2015
[7]Français Aujourd'hui n° 178, L'enseignement des lettres et le numérique, coordonné par Catherine Becchetti-Bizot et Max Butlen, septembre 2012.
[9]Guide TICE pour le professeur de français, Weblettres-CNDP, 2012 - Pratique professionnelle – outils et usages pédagogiques Présentation en ligne
[10]ALAMARGOT Denis, "Du produit rédigé au processus rédactionnel : vers la nécessaire interdisciplinarité", Le français aujourd'hui n° 181, 2013
Radio-Canada, intervention dans le journal télévisé : "Les nouvelles technologies au CSF"
[11]DALL'ARMELLINA Luc, "Pratiques d'écritures créatives en humanités numériques : déplacement, transformations ou mutations", in École et mutation, collectif, De Bock 2014 – "Pourquoi des écritures créatives numériques ?" in Numérique et écriture littéraire, cf. op. cit.
[12]PETITJEAN Anne-Marie, "Quand l'atelier d'écriture devient numérique. Des pratiques en secteur universitaire aux questions qu'elles génèrent." in Numérique et écriture littéraire, cf. op. cit.
- Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire