La Lettre de l'AFEF n° 98 - Mai 2020

Lett AFEF

Version en ligne

pour une meilleure mise en page...

 
  Lett Edito  
 

Bonjour,

 

La rentrée post-confinement se fait peu à peu, en ordre dispersé. Que d’annonces tonitruantes et omniprésentes depuis deux mois, si vite contredites car désavouées d’en haut, que la « confiance » déjà altérée s’est bien perdue ! La communauté du primaire se débat pour assurer la rentrée des plus jeunes, pressurée par des contrôles et directives sanitaires inapplicables, édictées au mépris de l’accompagnement pédagogique dont ont bien besoin des élèves fortement désorientés par une situation inédite.

Mais dans cet univers anxiogène d’incertitudes, rassurons-nous, une seule certitude reste : la date de l’oral de français du bac est fixée, à partir du 26 juin. Nul ne sait pour l’instant si les lycéens auront retrouvé leur établissement, et si c’est le cas, le nombre d’heures de cours de français sera infime ! Mais le ministre décidera, lui seul, début juin, si ce seul rescapé de tous les examens du collège et du lycée subsistera ! Les réactions ont beau se multiplier, des syndicats, associations, parents, élèves, journalistes, la pétition qui circule a déjà recueilli plus de 75000 signatures…

En attendant la décision du ministre, les élèves n’ont qu’à « travailler leurs textes » ! Piètre idée de l’enseignement de la littérature, qui nous interpelle sur son sens. Ces déclarations du ministre ne font que confirmer nos hypothèses sur leur portée idéologique et politique, et confirment combien les professeurs sont empêchés d’enseigner la littérature avec les exigences qui sont les leurs, les nôtres.

Mais il est vrai que ce que n’aura pas pu faire l’École sera assuré par des organismes privés, contre monnaie sonnante et trébuchante, personnelle ou publique… Quant à nous, nous ouvrons une rubrique Littérature contemporaine, non pour chasser les classiques qui nous nourrissent, mais pour élargir les lectures à une littérature en action, qui nous dit le monde en train de se faire. 

 

Bon courage, prenez bien soin de vous et de vos proches.

Viviane Youx

 

 
  A la une  
 

Tribune de l'AFEF
Enseigner la littérature : les professeurs empêchés

Des choix politiques et idéologiques sous un masque d'idéal républicain : "Nous, professeurs de français, sommes empêchés de faire notre métier dans le respect de notre conscience professionnelle. Les injonctions politiques qui se sont imposées à travers les programmes de français du lycée ont changé fondamentalement notre rapport au métier. La relation aux élèves est toujours fragile, et leurs intérêts personnels de jeunes adolescents ne les poussent pas instinctivement vers la lecture de littérature que la France s’honore de maintenir comme pilier central de l’École tout au long de la scolarité. Les y diriger, les y accompagner demande de déployer de la patience, de la créativité, de l’ajustement, en usant de démarches souvent détournées. Or les choix idéologiques qui ont présidé à l’écriture des programmes nous en empêchent : aller vite, « faire » tel nombre de textes et d’œuvres, réduire le travail écrit sur la littérature à de la glose, là où il faudrait le temps des découvertes, des parcours, des jalons pour que les élèves lisent vraiment et se construisent une culture personnelle et commune." Lire la tribune

_________________

L'oral de français en première

L'oral de français en 1ère : Annulation de l'oral de français en 1ère : Courrier adressé au Premier ministre 

Article de Olivier Chartrain, l'Humanité 7 mai - "Le maintien de l'oral de français : une aberration"

Lettre ouverte au Ministre, humanite.fr 11 mai - Collectifs d'enseignants et associations

Appel de parent d'élève de 1ère 

Pétition lancée par des élèves de 1ère


Pétition Bac 2020 : Non au maintien de l'épreuve orale de français (+73 000 signatures) 

Et : Réactions des professeurs de français face au maintien de l'oral de l'EAF en 1ère

_________________

Repenser l'école après le confinement  

A lire : Témoignages et expériences de professeurs de tous les niveaux, de parents d'élèves... Envoyez les vôtres ! 

_________

Des fonctionnaires réagissent à la politique du Ministre de l'Education nationale 

Tribune - "Maurice Danicourt : Un haut fonctionnaire parle", Café pédagogique du 12 mai

Tribune - "Des hauts fonctionnaires du ministère dénoncent le projet réactionnaire de J-M Blanquer", Café pédagogique du 14 mai

 
 
  Agenda  
 

Et si nous lisions les contemporain·e·s

Parce que nous croyons que la littérature n'est pas un supplément d'âme pour les nantis, mais qu'elle donne un accès essentiel à la compréhension du monde...
Parce que la littérature est un passeur entre les siècles, et que, nourrie de classiques, elle nous ouvre des portes sur aujourd'hui, demain, qui ne se referment plus...
Nous ouvrons sur le site de l'AFEF une nouvelle rubrique qui s'enrichira de mois en mois, au fil de nos lectures, vous pourrez aussi y contribuer en envoyant vos coups de coeur... 
À bientôt... 

_________________

Les liseuses

Les liseusesÀ découvrir, si vous ne connaissez pas ces remix littéraires : "les liseuses croient au potentiel de l’audio comme un médium de (re)découverte de la langue, des textes, des mots et des histoires. Les liseuses réunissent écrivains, musiciens, comédiens et artistes autour de textes, lus à haute voix par les uns, mis en musique et/ou en sons par les autres. De ces rencontres naissent de multiples créations sonores offrant une nouvelle façon d’entendre la littérature. remix littéraires, audio livres (conçus comme des fictions sonores, avec musiques originales), bandes originales de romans, spectacles vivantsles liseuses multiplient les formats afin d’explorer par l’oralité et les oreilles le plaisir des mots."

 
  Agenda  
 

En pause...

  concours  
Partage 2020

Partage, version courte…
Concours mondial d’écriture créative collective Florilège-FIPF

« Heureux qui comme Ulysse », aurait pu prévoir le déroulement de la 5ème édition du concours Florilège-FIPF d'écriture créative collective !  Lancée début septembre 2019 à Athènes, durant le 3ème Congrès européen de la FIPF, elle devait se conclure durant le Congrès mondial de la FIPF, en juillet 2020, à Nabeul, en Tunisie, où le palmarès devait être dévoilé.
Mais le sort, terrible fatum, en a décidé autrement, et, comme Ulysse de Du Bellay, chacun est rentré chez soi pour s’isoler, échanger et travailler « sans contact ». Drôle d’époque pour faire écrire des classes quand les écoles sont fermées ! Drôle de défi, aussi, que celui du partage, à distance !
L’échéance du 30 avril, en plein confinement, nous a conduits à envisager différentes hypothèses, mais une fois de plus, nos professeurs des différents pays nous ont agréablement surpris. Certains avaient anticipé, d’autres ont profité de la période de confinement pour faire écrire leurs élèves différemment…
Les textes reçus sont moins nombreux qu’en « temps normal », mais assez pour que nous maintenions cette 5ème édition, par respect pour les classes et les professeurs qui ont travaillé. Et les jurys, constitués de professeurs du monde entier qui suivent toujours avec enthousiasme le concours, remettront cette année, dans chaque genre et catégorie, le grand prix du confinement. Les classes lauréates recevront, par l’intermédiaire de leur professeur, un abonnement au Français dans le Monde. Et toutes les classes recevront un diplôme réalisé par le service communication de l’Action culturelle de l’Académie de Montpellier.
Ce concours est organisé par la FIPF et l'Académie de Montpellier, et bénéficie du soutien de plusieurs partenaires, notamment Accent français et Le Français dans le Monde...

 

  appels  
 

Appel à contributions pour le FA n° 213 (juin 2021) : Adaptation des textes littéraires, textes littéraires adaptés : pour quel lecteur ? - coordonné par Bénédicte Etienne et Christine Mongenot

 

  Publications  
 

FA 208Les pratiques langagières "ordinaires" des élèves, n° 208 du Français Aujourd'hui, coordonné par Jean-David Bellonie et Emmanuelle Guérin. « Partant du principe que « la langue est une manifestation de l’identité culturelle, et tous les apprenants, par la langue qu’ils parlent, portent en eux les éléments visibles et invisibles d’une culture donnée » (Zarate et al., dir., 2003 : 57), les problématiques soulevées précédemment font écho à celles qui articulent ce dossier. Que l’on parle de culture en général ou de la langue en particulier, les apprentissages scolaires comme extrascolaires participent conjointement à la socialisation des élèves, bien qu’ils soient source d’influences « souvent vues comme contraires » (Aquatias 2019 : 20). Autrement dit, il y a souvent une difficulté à concevoir une cohérence entre les savoirs langagiers développés dans et en dehors de l’école. Si l’on tient compte de la dimension identitaire de la et des langues, si l’on considère que la construction individuelle et sociale des enfants passe notamment par la constitution de leur répertoire linguistique, les effets de la mise en contradiction des savoirs sont nécessairement source de perturbations tant sur le plan psychologique que social, en particulier dans les milieux où l’environnement social et/ou géographique ne permet pas la circulation de formes langagières proches de la forme « légitime » en dehors de l’école. » Lire le sommaire du numér

 

Dialogue 176

Prendre la main sur l'évaluationDialogue n° 176, GFEN - "Ce numéro de Dialogue cherche à éclaircir la notion d'évaluation, ses différentes acceptions, lever ainsi quelques malentendus, dénoncer des effets pervers, lui ouvrir des perspectives. Il donne à lire des usages de l'évaluation : en classe afin de synthétiser des informations, de comprendre les opérations nécessaires à l'apprentissage ; en formation pour changer le regard d'enseignants sur leur élèves ; dans le monde associatif pour donner valeur à des activités et coordonner leurs comptes rendus... Les articles montrent que les auteurs ont des conceptions diverses de l'évaluation mais qu'ils se fondent sur des principes communs : se garder de faire de l'évaluation un instrument de contrôle, la fonder sur le collectif, en faire un levier de conquête de nouveaux pouvoirs à co-construire."

 

Gestes professionnelsLes gestes professionnels dans la classeÉthique et pratiques pour les temps qui viennent, Dominique Bucheton, ESF Janvier 2020 « Dans cet ouvrage, Dominique Bucheton démontre que transmettre les « savoirs fondamentaux » n’est possible qu’en éveillant la liberté de penser, en suscitant le goût d’apprendre ensemble et la volonté de prendre soin du monde. Pour elle, tout enseignant, à travers ses postures et dans le moindre de ses gestes, exprime un ensemble de préoccupations et de valeurs qui confèrent à son enseignement tout à la fois son crédit, son sens et sa portée. C’est pourquoi les gestes professionnels sont porteurs, simultanément, de technique et d’éthique. Forte d’une grande compétence dans le domaine de l’enseignement de la langue, s’appuyant sur de nombreuses recherches au plus près des pratiques, Dominique Bucheton montre comment enseignants et élèves peuvent s’enfermer dans un jeu de postures réciproques délétères ou, au contraire, travailler de concert pour faire de la classe un espace de curiosité et d’exigence. C’est là, tout à la fois, affaire de pilotage ferme et d’ajustements permanents, d’étayages rigoureux pour construire des situations d’apprentissage efficaces et de tissage systématique pour relier ces apprentissages au développement individuel et social de chaque enfant. C’est dire que Dominique Bucheton nous livre ici un livre essentiel. Un livre de réflexion enrichi d’exemples, de témoignages et d’outils. Un livre construit sur un travail didactique rigoureux, porté par une ambition pédagogique forte et aux résonances profondément politiques. » Philippe Meirieu

 

Dictionnaire didactique littératureUn dictionnaire de didactique de la littérature, sous la direction de Nathalie Brillant Rannou, François Le Goff, Marie-José Fourtanier et Jean-François Massol - Honoré Champion janvier 2020. (Prix d’appel jusqu’au 30 avril : 44 €). « L’enseignement de la littérature peut passer pour une pratique multiséculaire et nourrie de traditions. Mais c’est depuis trente ans seulement que son histoire mouvementée s’est inscrite dans des recherches relevant des didactiques disciplinaires et s’appliquant à en cerner les enjeux et les spécificités. Une grande variété d’approches et de références s’en dégage mais, de rencontres en colloques, d’ouvrages en articles, des notions communes se sont constituées sans que l’héritage théorique qu’elles véhiculent ne soit toujours explicité. Voila pourquoi il apparait important de disposer d’un bilan synthétique de ces travaux sous la forme d’un dictionnaire, utile à la clarification des sources conceptuelles et à la transmission des acquis au monde enseignant, aux étudiants, ainsi qu’aux nouveaux chercheurs. » A la table des matières : dans Rencontres et Associations de chercheurs la rubrique AFEF, et dans Revues la rubrique Le Français Aujourd'hui

Écrire, prescrire, interdire : les professionnels face à la littérature de LJ Ahr Mongenotaujourd'huiChristine Mongenot & Sylviane Ahr (éds). En vente sur le site de l’AFEF - Bon de commande « L’émergence d’un champ de recherche pluridisciplinaire autour de la littérature de jeunesse est un phénomène que le colloque organisé en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France en juin 2011 a clairement confirmé. Cette rencontre, dont il a été rendu compte dans un ouvrage collectif, a révélé le foisonnement des travaux de recherche consacrés à la littérature de jeunesse, en particulier depuis son introduction dans les programmes d’enseignement de l’école primaire, ainsi que la multiplication des espaces de formation, des manifestations scientifiques et des publications qui lui sont désormais consacrés. Mais si l’on veut dépasser ce premier constat, déjà bien étayé, comment expliquer ce développement exponentiel de discours et de pratiques sociales, culturelles et scolaires autour de cet objet aux enjeux historiquement éducatifs ? On ne peut désormais se contenter d’observer et de recenser ces discours et ces pratiques hétérogènes, qui se développent dans des sphères professionnelles diverses et reposent sur des savoirs de référence eux-mêmes plus ou moins éclectiques. ».......

 
  infos asso  
 

Logo AFEF

L’AFEF (Association française pour l’enseignement du français) a besoin de votre adhésion : n’oubliez pas que l’AFEF est une association, elle a besoin de ses adhérent·e·s pour vivre.      Adhérer à l’AFEF

La Lettre de l’AFEF requiert votre inscription. L’inscription à la Lettre n’est pas automatique, pour respecter le règlement de respect des données individuelles (RGPD), vous devez vous inscrire personnellement pour la recevoir. S’inscrire à la Lettre de l’AFEF en indiquant votre adresse courriel sur la colonne de droite du site.

Retrouvez aussi l’AFEF sur @AFEF_franceduc et sur Facebook.

********

Logo FIPF

Présentation de la FIPF : visionner et télécharger la vidéo

Charte d'affiliation à la FIPF, adoptée par le CA de la FIPF du 27 janvier 2017

Résolutions de Liège - FIPF 2016

 

 

Nous contacter

Envoyé par l'AFEF

Se désinscrire de la liste