L'écriture littéraire à l'université


10 juin 2009 : programme et appel à communication

PROGRAMME DE LA JOURNEE DU 10 JUIN 2009

organisée par Violaine Houdart Mérot et Christine Mongenot à l'UCP Département des Lettres Cergy Pontoise


9h30 : accueil des participants


10h : Christine Mongenot, Université de Cergy-Pontoise, IUFM de Versailles, CRTF : L'écriture littéraire à l'université : actualité et acuité de la question


10h30 : Isabelle Delcambre-Derville, Université Lille 3, Théodile-CIREL : Ecrire à l'université : continuités, ruptures et difficultés. Le cas des étudiants de Lettres


11h : Christiane Donahue, Université du Maine-Farmington, USA : Lire-écrire en lettres à l'université : perspectives et pratiques états-uniennes


11h30 : Marie-Laure Elalouf, Université de Cergy-Pontoise, IUFM de Versailles, UMR Modyco, De l'appropriation créative d'un texte à l'observation des faits de langue

12h : échanges
12h30-13h30 : Repas

13h30-15h : François Bon, écrivain : Le verbe qui manque : pratiquer la littérature pour l'apprendre et la transmettre

15h : A bâtons rompus avec Olivia Rosenthal, écrivaine, Université de Paris 8 : retour sur une expérience d'écriture littéraire à l'université

15h30 : pause

15h45 : Françoise Weck, Université de Nice : L'atelier d'écriture poétique, lieu paradoxal de lutte contre le désordre langagier.

16h15 : Violaine Houdart-Merot, Université de Cergy-Pontoise, CRTF, En écrivant en lisant : réécriture et interprétation à l'université


16h45 : échanges et élaboration d'un calendrier de travail pour la suite de la recherche

Pour nous contacter :
Vhmerot@yahoo.fr
christine.mongenot@free.f

 

Responsable : V. Houdart-Merot et C. Mongenot

 

Adresse : U.C.P. Département des Lettres 33 bd du Port 95011 Cergy-Pontoise cedex

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Appel à communication pour le 10 juin 2009 ( Christine Mongenot (IUFM-UCP) et Violaine Houdart-Merot (UCP)

 

L’écriture littéraire à l’université

Plusieurs constats nous incitent à engager un travail de recherche sur l’écriture à l’université et plus précisément sur l’écriture littéraire dans le cadre des études précisément dites « littéraires ».

Le premier  est la désaffection actuelle pour les études littéraires, désaffection constatée assez largement dans les universités françaises et qui a suscité récemment plusieurs diagnostics : les uns (Ottavi[1]) mettent en avant des causes multiples et, pour certaines, externes à l’université ; d’autres insistent à l’inverse sur l’incapacité ou la résistance de l’université à intégrer de nouveaux modes d’approches des textes littéraires et des outils d’analyse renouvelés (Maingueneau).

Le second constat porte sur la relative « sclérose » des représentations de la littérature, révélée par les enquêtes conduites auprès des jeunes enseignants de lettres, enseignants précisément issus de cette formation universitaire (2004). Quelques éléments de réponse ont pu être avancés concernant le statisme des corpus proposés aux étudiants en littérature et l’éloignement irréversible de ce patrimoine littéraire par rapport à leur propre culture.

Enfin, sur un autre plan, les procédures rédactionnelles utilisées par les étudiants  littéraires entrant à l’université et les difficultés qu’ils rencontrent, quels que soient les écrits à produire – écrits longs analytiques, fiches de lecture, commentaires, etc.- ont fait l’objet de plusieurs recherches récentes ou encore en cours (AIRDF, Lille). Celles-ci, toutefois, demeurent encore marginales en France, comme l’a souligné Christiane Donahue[2] dans une récente analyse comparée des pratiques et des recherches sur l’écriture à l’université, en France et aux Etats-Unis.

Notons de surcroît que la plupart de ces recherches, à notre connaissance, portent sur les écritures que l’on pourrait appeler « fonctionnelles » ou critiques et a fortiori n’abordent pas la question de l’articulation entre écriture littéraire et compréhension des textes en lecture, entre approche de la littérature et travaux écrits sur la littérature.

 

Cette première journée  prévue le 10 juin 2009 se propose donc d’aborder la question de l’écriture littéraire à l’université en ayant en référence les travaux déjà existants et les réflexions antérieures et en cherchant à explorer de nouvelles hypothèses.

 

La première portera sur le rôle que peut jouer l’écriture littéraire - et non l’écriture sur la littérature ou à propos de la littérature-  dans un processus d’appropriation des textes littéraires à l’université.  Devant l’état lacunaire d’une telle question, on s’interrogera sur le rôle des « traditions » universitaires en France et sur l’origine de clivages qui la plupart du temps arrêtent, au seuil de l’université, des pratiques pourtant introduites ou réintroduites dans le secondaire.

Cette perspective diachronique se doublera d’une perspective comparatiste, d’autres pays ayant déjà, depuis de longues années, intégré à leurs cursus universitaires littéraires des pratiques d’écriture d’invention (Canada, Etats-Unis, Belgique) alors qu’en France elles restent très marginales.

Découlant de cette première question, un second pan de réflexion pourra être exploré : quelles modalités  possibles pour de telles démarches aujourd’hui ? Quelle place pour des ateliers d’écriture d’invention à l’université ? Avec quelles visées ?  Quels acteurs ? Selon quelles modalités ?

Par ailleurs, si l’on entend par « écriture d’invention » des propositions d’exercices d’écriture explorant la diversité des genres littéraires, la question se pose également de savoir si tous les genres se prêtent à ce type de travail ? Existe-t-il des contraintes ou des obstacles éventuels et lesquels ?

Enfin, on pourra commencer à poser la question de l’évaluation des compétences scripturales ainsi acquises. Une évaluation des « ateliers d’écriture » au sens strict est-elle possible ? Souhaitable ? Sous quelle forme ? Dans quelle mesure peut-on établir que des pratiques d’écriture littéraire à l’université permettent aux étudiants :

-            D’acquérir des compétences ou une plus grande aisance dans l’écriture littéraire (travail sur la maîtrise du récit, les stéréotypes, l’ironie…)

-            D’être un meilleur lecteur (et de quelle manière)

-            De transférer ces compétences dans le domaine des processus d’écriture critique

 

 

 Dans un champ encore relativement inexploré, la journée proposée en 2009 entend constituer un premier jalon et ouvrir une réflexion qui, compte tenu de l’ampleur de la question traitée et de ses enjeux, sera prolongée en 2010 par  d’autres rencontres. A terme est envisagée une publication de l’ensemble des travaux.

 

 


 



[1] Marie-Claude Blais, Marcel Gauchet, Dominique Ottavi, Conditions de l’éducation, Stock, 2008

[2] Christiane Donahue, Ecrire à l’université. Analyse comparée en France et aux Etats-Unis, Septentrion,  Villeneuve  d’Ascq, 2008.

 

 

EA 1392 Centre de Recherche Textes et Francophonies Université de Cergy-Pontoise)

Soumis par   le 07 mai 2009