L'oral, ça se travaille ! Comptes rendus


Journée de travail de l'AFEF du 26 septembre 2015

La journée de travail de l’AFEF sur l’oral répondait à un besoin si on en juge par le nombre de présents, enseignants, inspecteurs, chercheurs, en activité ou en retraite, s’intéressant à des élèves de tous niveaux de la maternelle au lycée professionnel, ainsi qu’à des étudiants ou des professeurs stagiaires… Belle mosaïque, représentant des villes et régions très diverses : Limoges, Montpellier, Nancy, Beaucaire, Fresnes, Bordeaux, Versailles, en passant par le Calvados, le Gard, le Poitou, la Touraine… et la Suisse. Après cette journée, la réflexion continue et est ouverte à tous. Pour diffuser ces réflexions, l’AFEF offre plusieurs opportunités :

-       Un nouveau dossier en ligne « Ambitieux en français », qui accueille réflexions et témoignages sur tout les domaines d’enseignement, dont celui de l’oral. Nous attendons vos contributions !

-       La journée de travail du samedi 12 décembre : "Pourquoi et comment mette en oeuvre les nouveaux programmes de collège ?". Les inscriptions sont ouvertes.  

-       Une rencontre-débat sur le thème : « L’oral, ça se travaille ! » le samedi 29 mars après-midi (titre et intervenants précisés plus tard)

 

Quelques éléments de compte-rendu de la journée du 26 septembre : « L’oral, ça se travaille ! »

1er temps - Tour de table

Tous soulignaient l’importance de l’oral et sa dimension émancipatrice : l’oral sert à penser, à apprendre, à communiquer. Le domaine recouvre un ensemble de compétences très discriminantes socialement, et donc représente un biais privilégié pour la réussite (en particulier pour ceux que l’écrit met en difficulté). Les échanges oraux sont enrichissants pour tous, en particulier pour l’enseignant, qu’ils renseignent sur les représentations des élèves. Ils ont un rôle essentiel dans la construction des savoirs, aussi bien que la construction de liens avec les autres.

En même temps, l’oral est un domaine très peu travaillé : personne ne le travaille vraiment, même ceux qui croient le faire, en particulier de façon explicite (comme la compréhension). Est-ce un moyen ou une finalité ? Beaucoup de représentations erronées circulent (par exemple sur la nécessité supposée du guidage pour les plus jeunes, sur une opposition langue orale/langue écrite récusée par bien des chercheurs).  Ce travail prend énormément de temps. On ne sait pas comment l’évaluer. On se heurte à l’hétérogénéité, dans des groupes d’élèves souvent trop chargés, même en maternelle, où l’oral a toujours été considéré comme une priorité. Les oraux normés, codifiés, occupent le devant de la scène, alors que ce n’est pas de cela que les élèves ont besoin pour prendre la parole. Pratiques rigides liées à la crainte éprouvée par beaucoup de perdre le contrôle de la classe, raison pour laquelle ils ne s’autorisent pas à mettre en place de véritables séances d’oral. Celles-ci exigent une flexibilité (pratiquer une écoute active en même temps qu’on gère la classe) difficile pour des enseignants fragiles (débutants par exemple).

Travailler réellement l’oral implique de modifier ses pratiques pédagogiques (en convergence avec l’Éducation Morale et Civique et l’Éducation aux Médias et à l’Information), la posture de l’enseignant et celle de l’élève. La perte de la parole (en communication directe, avec la place qu’y tient le corps) entraine une perte de lien social. L’intercompréhension implique d’invoquer la parole totale, orale et corporelle. L’oral spontané ne va pas de soi, il est nécessaire d’apprendre à s’en saisir pour en faire le point de départ d’un oral construit ; il faut aussi apprendre à créer des situations favorables, des espaces de parole où les élèves peuvent s’exprimer : l’école a un sens si elle est reliée à la vie. Pour cette élaboration, un accompagnement, une formation (et donc la construction de dispositifs pertinents) sont indispensables. Elle se fera plus facilement dans certains établissements, ailleurs il faudra pousser les cadres…

Le moment où nous nous réunissons pour commencer à creuser cette question est un moment clé, grâce à la parution de nouveaux programmes cohérents de la maternelle au collège (une première !). Nous avons ainsi l’occasion de faire aboutir des travaux engagés depuis les années 90 : pas de révolution, puisque des enseignants ont déjà des idées et des dispositifs dans leurs tiroirs.

 

2ème temps : vidéo et débat

Extrait de film: Séance débat interprétatif - discussion philosophique dans une classe de CM2, intervention de Kévin (présenté par Monique Dessault à partir du travail de M. Tozzi) Les objectifs de formation sont l’éducation aux valeurs. L’oral de travail se présente sur le modèle de l’écrit de travail. Il est nécessaire de travailler sur le genre de l’oral, sur les gestes professionnels de l’oral. La compétence « mobiliser le langage dans toutes ses dimensions » en maternelle serait à étendre aux autres cycles. Pour parler de l’oral de l’élève, il est nécessaire de parler aussi de l’oral l’enseignant, notamment du geste de silence du prof pour laisser penser, donner du temps pour mobiliser les choses.

 

3ème temps : trois ateliers 

Atelier 1 : À propos des pratiques de l’oral - lire le compte-rendu en PDF

Atelier 2 : Hétérogénéité des représentations des enseignants autour de l'oral - Lire le compte-rendu en PDF

Atelier 3 : Quels oraux sont appelés par les programmes, en rapport avec quelles pratiques sociales ? - Lire le compte-rendu en PDF

Compléments 

Le proche et le lointain. Comment travailler la mobilité énonciative (Collection Doubles pages pour l'école maternelle, SCEREN)
Résumé : Comment aider les élèves à passer d'une énonciation de proximité à une énonciation distanciée par rapport à la situation ? Des dispositifs de travail progressif du langage oral sont proposés ici pour les différents niveaux de l'école maternelle et pour différents types de discours.

Dossier : La lecture à haute voix, Marlène Lebrun
Pourquoi est-ce une activité en lien avec l’oral et non avec la lecture ?

Soumis par   le 02 Octobre 2015