Quels modes d’écrire, de penser, d’interagir par le numérique ?
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Aux débuts de l’utilisation du clavier d’ordinateur, écrire a le plus souvent consisté à recopier un texte manuscrit précédemment élaboré, comme avec une machine à écrire. Depuis, les usages se sont multipliés, étoffés, et les gestes d’écriture s’en sont renouvelé. Les outils ont progressivement influencé les gestes, on écrit directement sur des claviers de smartphone, de tablette, d’ordinateur ; on écrit pour communiquer rapidement, mais aussi pour penser, pour réfléchir ; on écrit pour soi, on efface, on recommence, on publie ; on écrit pour entrer dans des flux d’échanges, dans des réseaux de pairs ; on écrit pour « être au monde », un monde devenu multimédiatique, monde de sons, d’images, de mots…
Que change donc pour nous, humains, l’intrusion de l’informatique dans tous les domaines de notre vie quotidienne ? Sans que nous en soyons conscients nous avons été façonnés par des dispositifs techniques, c’est ce qu’explique Stéphane Vial dans sa conférence d’ouverture : les techniques modèlent notre perception ; le numérique détermine un apparaitre au monde, une nouvelle phénoménologie technique (qu’il appelle ontophanie numérique) ; il nous incite alors à revisiter le terme « virtuel » et à analyser les caractéristiques de la matière numérique. Et si les technologies nous transforment, c’est aussi parce qu’elles créent de l’opacité sous une illusion de transparence. Nous sommes dépendants des architextes et des modèles d’écriture préprogrammés dans nos appareils, disent Serge Bouchardon et Alexandra Saemmer, alors que tout est fait pour nous les faire considérer comme naturels. Le rôle de l’école est d’apprendre à décrypter les pseudo évidences. Écrire avec, par le numérique ouvre à l’école de nombreuses perspectives que présente Catherine Becchetti-Bizot. Cela suppose d’étudier ce que le geste produit sur le cerveau, comme le fait Jean-Luc Velay. Cela suppose aussi de faire réfléchir les élèves à la question de l’identité numérique. Et si tous les intervenants s’accordent sur le rôle que jouent les outils sur la motivation à écrire, la dernière table ronde questionne le déroulement du récit. Marie-Julie Catoir-Brisson, à travers l’exemple des cartographies, souligne le passage de la chronologie à la cartographie, de la temporalité à la spatialité dans le récit. En conclusion, et en différé, François Bon apporte quelques éléments complémentaires avec son Manifeste pour une pensée numérique de l’écrit.
Viviane Youx
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