« Regards croisés sur les brouillons d’écrivains pour la jeunesse :
de la génétique à la didactique »
Appel à communications
Seconde journée d’étude – vendredi 2 juin 2017
Université Charles de Gaulle (Lille 3)
Langues de communication acceptées : français, anglais
Date limite de renvoi des propositions : 30 novembre 2016
Lire l'appel en version bilingue en PDF
Journée d’étude organisée par le laboratoire CIREL-Théodile EA4354 (Centre Interuniversitaire de Recherche en Education de Lille) avec le soutien de l’ESPE Lille Nord de France.
Le 27 mai 2016 s’est déroulée à Mâcon une première journée d’étude qui portait sur les brouillons d’écrivains jeunesse, dans l’espoir de découvrir de nouveaux dossiers génétiques, français ou étrangers, de tenter de dégager les spécificités d’une écriture dite « pour la jeunesse », et d’examiner des dispositifs didactiques mettant en œuvre ce matériau génétique à destination d’un public d’apprenants, de l’école primaire à l’université, dans le cours de français ou de langues. Cf. Annonce
Cette rencontre a été l’occasion de (re)découvrir des auteurs riches et variés, comme Yvan Pommeaux, les frères Grimm, Kitty Crowther et Béatrice Alemagna, Thomas Gornet (réécrivant Ibsen), David Dumortier, Roald Dahl, Mario Ramos, Pierre Boxberger et Danielle Martinigol, illustrant des formes d’écrit différentes : album, conte, roman, théâtre, poésie.Nous avons eu l’opportunité d’accueillir un auteur, Jean-Paul Nozière, qui nous a expliqué son processus de création, montré ses avant-textes et fait part de rencontres avec son public. Cf. Programme
Le séminaire d’initiation à la recherche[1] qui a mené à cette journée d’étude présentait les apports de l’analyse des brouillons d’écrivains (selon l’approche de la génétique textuelle) dans la didactique de l’écriture afin d’amener les professeurs des écoles stagiaires à modifier leur discours sur l’erreur et le regard qu’ils portent sur les compétences de leurs élèves en matière de production d’écrit, en repensant le statut des brouillons d’élèves. Ce séminaire trouve un écho dans les nouveaux programmes de l’école primaire[2] (programmes qui entreront en vigueur à la rentrée 2016). Si, dès la maternelle, les élèves sont amenés à « contribuer à l’écriture de textes », c’est à partir du cycle 2 qu’ils sont incités modestement à construire une posture d’auteur en se pensant comme premiers lecteurs de leur texte et en réfléchissant avec l’aide du maître et de leurs pairs à l’effet de leur texte sur autrui. C’est véritablement dans les programmes de cycle 3 que les élèves sont encouragés à penser (et donc à réaliser), dans le processus d’écriture, l’amendement du texte produit, sa réécriture en vue de le corriger et de l’améliorer :
« Au cycle 3, les élèves affirment leur posture d’auteur et sont amenés à réfléchir sur leur intention et sur les différentes stratégies d’écriture. (...) La réécriture peut se concevoir comme un retour sur son propre texte, avec des indications du professeur ou avec l’aide des pairs, mais peut aussi prendre la forme de nouvelles consignes en lien avec l’apport des textes lus. C’est moins le produit final, achevé, qui est évalué, que le processus engagé par l’élève pour écrire. À cette fin, sont mis en place brouillons, écrits de travail, versions successives ou variations d’un même écrit, qui peuvent constituer des étapes dans ce processus. Chaque élève peut ainsi devenir progressivement un acteur conscient et autonome de ses productions. » (BO spécial n° 11 du 26 novembre 2015).
La nouveauté, dans ces derniers programmes, ce n’est pas tant la place qu’occupe la production d’écrit, qui n’a pas réellement changé, que les modalités de sa réalisation. En effet, ces modalités ne sont plus laissées à l’entière appréciation du professeur des écoles, comme c’était le cas dans les programmes de 2008, où aucune indication n’était donnée autre que textuelle (types de textes et genres littéraires, comme pratique d’écriture codée, normée), rien n’était dit sur la façon dont les enseignants devaient s’y prendre pour faire réussir leurs élèves dans ce domaine d’activité.
C’est dans ce contexte que l’étude des brouillons d’écrivains nous est apparue comme un outil précieux en didactique de l’écriture, aussi bien en langue maternelle qu’en langues étrangères, pour développer chez les apprenants cette posture d’auteur, défendue par Catherine Tauveron[3]. Etudier des brouillons d’écrivains, et en particulier des brouillons d’écrivains pour la jeunesse, au sein d’une classe, permet, selon nous, de repenser la question de la réécriture et le statut du brouillon dans le processus d’écriture créatrice. Cette approche s’inscrit dans le prolongement des travaux du Groupe EVA[4]que nous nous sommes proposé de poursuivre en les orientant vers la littérature de jeunesse ; littérature qui a pour avantage de proposer des brouillons abordables par des débutants en langue. Si le fait de montrer une page de Flaubert à des élèves de cycle 3 a un impact incontestable, nous l’avons vérifié, leur faire étudier quelques brouillons d’un auteur comme Mario Ramos, que ces mêmes élèves peuvent lire, parce qu’il leur est accessible, a contribué à changer davantage encore leur conception de l’écriture et leur rapport à celle-ci.
Donner une suite à cette première journée d’étude nous paraît nécessaire, dans la mesure où la collecte des matériaux génétiques prend du temps, de même que la mise en place dans les classes de dispositifs visant l’exploitation de ces mêmes matériaux. Grâce à cette deuxième journée d’étude, c’est ce temps que nous nous proposons d’offrir aux collègues qui souhaiteraient s’inscrire dans cette démarche.
Nous invitons des propositions de communication abordant les brouillons d’auteurs jeunesse selon l’une des deux approches suivantes, ou combinant les deux :
- une approche génétique et littéraire, permettant de découvrir de nouveaux corpus et interrogeant leurs spécificités
- une approche didactique, présentant et analysant des dispositifs didactiques visant l’exploitation de ces corpus génétiques.
Les propositions de communication (300-500 mots) sont à envoyer, accompagnées d’un bref CV (dont l’établissement de rattachement), avant le 30 novembre 2016 aux trois adresses suivantes :
christine.colliere-whiteside@u-bourgogne.fr
karine.meshoubmaniere@espe-lnf.fr
caroline.raulet-marcel@u-bourgogne.fr
Les textes présentés seront soumis à l’expertise du comité scientifique. Les propositions sélectionnées recevront une réponse aux alentours du 31 janvier 2017.
Comité scientifique :
Catherine Boré (Université Cergy-Pontoise),
Paloma Bravo (Université Bourgogne Franche-Comté, TIL),
Christine Collière-Whiteside (Université Bourgogne Franche-Comté, TIL),
Ana Dias-Chiaruttini ((Université Charles de Gaulles - Lille 3).
Claire Doquet (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3),
Daniel Ferrer (ITEM, CNRS)
Almuth Grésillon (ITEM, CNRS) (à confirmer)
Marie-Pascale Hamez (Université Charles de Gaulles - Lille 3),
Marie-Odile Hidden (Université Bordeaux Montaigne),
Martine Jacques (Université de Bourgogne Franche-Comté, CPTC),
Olivier Lumbroso (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3),
Karine Meshoub-Manière (ESPE Lille Nord de France),
Jean-Michel Pottier (Université Champagne-Ardenne, Grei-Lije) (à confirmer)
Caroline Raulet-Marcel (Université de Bourgogne Franche-Comté, CPTC),
Yves Reuter (Université Charles de Gaulles - Lille 3),
Catherine Rovera (Université Paris-Dauphine, ITEM ENS CNRS),
Martin Salisbury (Cambridge School of Art) (à confirmer)
Catherine Tauveron (Université de Bretagne Occidentale),
Sophie Van der Linden (auteur-critique) (à confirmer)
[1]Séminaire d’initiation à la recherche intitulé : « Génétique textuelle et didactique de l’écriture : du brouillon d’écrivain au brouillon d’écolier », mené depuis 2014, au sein de l’ESPE de Bourgogne, en Master 2 Métiers de l’enseignement, et destiné à des étudiants et professeurs des écoles stagiaires.
[2]Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Bulletin officiel spécial n°11 du 26 novembre 2015 [en ligne]. http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?pid_bo=33400, consulté le 29 juin 2016.
[3]Catherine Tauveron, Vers une écriture littéraire ou comment construire une posture d'auteur à l'école : De la GS au CM2,Paris, Hatier, 2005.
[4]Groupe EVA, De l'évaluation à la réécriture. Réécrire au cycle 3, Hachette Education, 1996.
[5]« Au cycle 3, les élèves affirment leur posture d’auteur et sont amenés à réfléchir sur leur intention et sur les différentes stratégies d’écriture. (...) La réécriture peut se concevoir comme un retour sur son propre texte, avec des indications du professeur ou avec l’aide des pairs, mais peut aussi prendre la forme de nouvelles consignes en lien avec l’apport des textes lus. C’est moins le produit final, achevé, qui est évalué, que le processus engagé par l’élève pour écrire. À cette fin, sont mis en place brouillons, écrits de travail, versions successives ou variations d’un même écrit, qui peuvent constituer des étapes dans ce processus. Chaque élève peut ainsi devenir progressivement un acteur conscient et autonome de ses productions. » (BO spécial n° 11 du 26 novembre 2015).
[6]Catherine Tauveron, Vers une écriture littéraire ou comment construire une posture d'auteur à l'école : De la GS au CM2,Paris, Hatier, 2005.
[7]Groupe EVA, De l'évaluation à la réécriture. Réécrire au cycle 3, Hachette Education, 1996.
- Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire