La Lettre de l’AFEF n° 53 – octobre 2015

Édito, prochainement à l'AFEF, Sur le site de l’AFEF, Agenda, À lire, Appels à contribution, FIPF

 

La Lettre de l’AFEF n° 53
           Octobre 2015

 

 

Édito 

La nouvelle version des programmes des cycles 2-3-4 a été rendue publique le 18 septembre, dans un document qui met en lien l’ensemble des enseignements de l’école primaire au collège avec les cinq grands domaines du socle commun. (Café Pédagogique du 21 septembre, billet en ligne sur le site de l’AFEF)

Notre première surprise agréable a été de lire en deuxième page que la totalité des programmes est rédigée en orthographe rectifiée, demande que formulait l’AFEF depuis des années sans jamais être vraiment entendue. Cette avancée, qui entérine des modifications publiées il y a vingt-cinq ans et vite occultées, permet d’envisager de nouvelles simplifications orthographiques susceptibles d’aider les élèves les plus démunis.

Mais nous nous réjouissons aussi que les principales remarques, suggestions et propositions de l’AFEF aient été prises en compte, à la fois pour l’ensemble des programmes et pour les programmes de français. L’accent mis sur les langages, et la distinction entre langages contextualisés et étude de la langue, placent clairement les activités langagières au centre de tous les enseignements, disciplinaires et interdisciplinaires, tout en précisant que l’étude de la langue relève spécifiquement du cours de français. Nous apprécions que les activités langagières soient présentées dans leur variation et dans leurs différentes dimensions, communicative, réflexive et créative.  

Dans les programmes de français, une vraie cohérence a été établie entre les trois cycles, avec une progression et des repères de progressivité qui nous paraissaient essentiels. Ils impliquent une mutation de l’école et du collège, en partant de ce que les élèves doivent savoir faire à l’issue de leur scolarité obligatoire. Ils accordent une place primordiale aux pratiques régulières, abondantes, diversifiées de lecture, écriture, travail à l’oral pour penser, réfléchir, comprendre, apprendre, vivre ensemble. Des écrits et oraux qui ne se veulent pas définitifs mais se présentent comme des outils de travail intermédiaires reconnus par l’école et le collège mais qui en retour supposent que l’enseignant adopte des postures d’accompagnement facilitatrices. Les programmes donnent aussi à la littérature une part que nous avions eu peur de voir négligée au profit d’une vision un peu trop globalisante de la ou des culture-s. 

Nous nous retrouvons aussi dans d’autres aspects plus généraux et transversaux qui fondent ces nouveaux programmes. Pour n’en citer que deux aspects auxquels nous sommes très sensibles, soulignons la dimension de la prise en compte du développement de la personne de l’élève (comme sujet scolaire, sujet social, auteur de son point de vue) justifiant par là une vraie politique de cycle, et ouvrant la porte à des évaluations plus constructives.

De même l’insistance sur la nécessité de tâches complexes, ambitieuses, longues, parfois pluridisciplinaires nous semble à même de redonner aux élèves du sens et de la cohésion aux apprentissages.  Ces tâches, initiées au cycle 3, se poursuivent au cycle 4, mais en demandant un haut niveau de réflexivité et de travail collaboratif entre les élèves.  

Probablement, en regardant dans les détails, pourrons-nous trouver des points qui pourraient être améliorés voire modifiés. Il reste bien sûr du travail à faire. Mais, pour l’heure nous voulons surtout insister sur l’outil que représentent ces programmes pour réduire les inégalités scolaires. Les enjeux de la formation qui se met en place durant cette année préparatoire sont immenses. Nous nous sommes prononcés pour une formation qui, au lieu d’être descendante, parte des savoir-faire et expérimentations des collègues dans les classes, mais sans perdre le lien indispensable avec la recherche sous forme de recherches-action-formation.

Avec ces programmes, un élan a été insufflé, ne ratons pas l’occasion si nous voulons, collectivement, contribuer à assurer l’objectif éducatif de la réussite de tous les élèves. C’est un des engagements majeurs de l’AFEF sur lequel vous pouvez nous rejoindre. Et n’oubliez pas que nous avons besoin de vous tous, si vous avez oublié d’adhérer pour 2015,  il n’est pas trop tard !

 

Prochainement à l’AFEF

« Pourquoi et comment mettre en œuvre les nouveaux programmes au collège ? » Journée de travail de l’AFEF samedi 12 décembre à Paris. « À l’automne 2016, « l’école du socle », en modifiant le cycle 3, bouscule la configuration traditionnelle de l’entrée en 6ème qui impliquait le passage d’une école primaire pluridisciplinaire à un collège plus centré sur des disciplines. En 6ème, il faudra concevoir des enseignements s’inscrivant dans la continuité des CM1 & CM2, avec une organisation scolaire différente. En cycle 4, la nouvelle organisation scolaire du collège, à travers l’accompagnement personnalisé et les enseignements pratiques interdisciplinaires, appelle une transformation partielle du métier. Comment les collèges vont-ils s’emparer de cette reconfiguration qui questionne les postures des enseignants et la place des élèves ? » Lire la suite 

 

Sur le site de l’AFEF

« L’oral, ça se travaille ! », la journée de travail qu’organisait l’AFEF le 26 septembre répondait à un besoin si on en juge par le nombre de présents et la qualité des échanges. Retrouvez les premiers comptes-rendus (complétés prochainement). Et réservez la date du 19 mars pour la rencontre-débat qui suivra sur ce thème.


Des ressources pédagogiques collectées proposent des éclairages sur les méthodes et démarches spécifiques de l'Education morale et civique dont les programmes ont été publiés en juin.
 

Un dossier est en préparation « Ambitieux en français » pour lequel vous trouverez un appel à contribution sous ce lien. Nous attendons vos contributions. Bientôt, le dossier « Le français du monde » sera mis en ligne.
 

En attendant, retrouvez différents dossiers en accès libre : « Tous compétents en français » - « Dossier Littérature à l’école » - « Dossier théâtre jeunesse » - « Dossier lexique vocabulaire » - ainsi que les comptes rendus de nos dernières rencontres (journées d’étude et université d’automne) : « Écriture et numérique » - « Compréhension en lecture » - « Écrire en français : quelles compétences dans les disciplines ? ». 
Et une vidéo en ligne sur le site de l'ENS-Lyon,
le multi-agenda de Dominique Bucheton.

 

Agenda

7 octobre - « Processus de transmission linguistique (familiale) de langues minorées et pratiques plurilingues en France (à partir de l’exemple de l’arabe maghrébin) : interroger les évidences », Conférence de Alexandrine Barontini, CASNAV de Paris

8-9 octobre - « Le français écrit au siècle du numérique : enseignement et apprentissage », École polytechnique, Université Paris-Saclay.

9 octobre - « La littérature de jeunesse à l'école et au collège », ESPE d'Amiens

9-11 octobre - « Enseigner-apprendre l’information documentation », 10ème congrès de la FADBEN, Limoges

14 octobre - « Langues des élèves, langues de l'Ecole », séminaire interacadémique ouvert à tous les enseignants, Gennevilliers

16-18 novembre - « Recherche et création littéraire », colloque, Cergy 

23-24 novembre - « Les métamorphoses du récit à l’heure du numérique : récit et valeurs, valeurs de la fiction », Sixième Rendez-vous des Lettres, BNF Paris

12 décembre - « Pourquoi et comment mettre en oeuvre les programmes de collège ? », journée d'étude de l'AFEF, Paris

 

À lire…

Les litéracies scolaires, n° 190 du Français Aujourd’hui, coordonné par Brigitte Marin et Marie-France Morin, septembre 2015. « Les résultats des enquêtes internationales PIRLS et PISA ont attiré l’attention des professionnels de l’éducation sur les limites de l’enseignement de la lecture-écriture au regard des indicateurs choisis. Ils montrent que l’accroissement des écarts entre élèves, qui caractérise tout particulièrement le système éducatif français - mais pas seulement -, pose en corolaire la question des inégalités scolaires et des modalités de leur régulation, en lien étroit avec la problématique de l’équité et de la différentiation. » Lire le sommaire du numéro et les résumés des articles.

 

Et retrouvez toutes les dernières publications en page d’accueil du site de l’AFEF

 

Appels à contribution

« Ambitieux en français », Dossier de l’AFEF

« L’école apprend-elle à penser ? », Collection Débats, Ed. HEP Bejune - appel ouvert jusqu'au 25 novembre 2015

« Dossier "EPI" (enseignements pratiques interdisciplinaires) : comment faire ? », Cahiers Pédagogiques - appel ouvert jusqu'au 15 novembre 2015

 

La FIPF

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Ce projet d'écriture créative s'adresse aux collègues des différents pays du monde représentés au Congrès International de la FIPF – Liège 2016 (juillet 2016) par l'intermédiaire des huit commissions de la FIPF. Il sera diffusé par les présidents de commissions aux différentes associations, afin de trouver des classes susceptibles de participer à une écriture créative collective. Ce concours est présenté sur le site de la FIPF. Ainsi que sur le site de l’AFEF.
Le thème du feu  a été retenu en synergie avec le thème général du Congrès de Liège 2016 : « Français, langue ardente ».
L'activité proposée : les classes rédigeront, sur ce thème du feu, un écrit collectif qui s'inscrira dans le cadre du Florilège international des écrivains en herbe francophones, dans le cadre de son partenariat avec la FIPF. Après avoir été présenté au Congrès de Durban, le Florilège sera à nouveau représenté au Congrès de Liège grâce à ce concours Floriliège 2016 « Feu ! ».

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Le prochain Congrès Mondial de la FIPF aura lieu en juillet 2016 à Liège, sur le thème : "Le français, langue ardente". Cette localisation limitrophe, en Europe francophone, a son importance pour la prise en compte du français comme langue maternelle ou première au sein de la FIPF. Vous le savez probablement, si nous sommes nombreux comme enseignants de français en France, de la maternelle à l'université, notre nombre parait moins imposant quand on le compare à celui des enseignants de français de par le monde, en terre francophone ou non, comme langue première, seconde, étrangère… Autant de situations différentes, mais que serait l'enseignement du français sur tous les continents si l'on ne considérait pas le français que nous enseignons en France comme une langue vivante, évolutive ? Nos collègues du monde entier attendent de nous pour vitaliser cette langue qu'ils s'efforcent de continuer à enseigner partout ; mais nous avons aussi beaucoup à apprendre d'eux, c'est ce qu'un congrès de la FIPF permet. Plus nous serons nombreux à nous y investir, plus nous ferons vivre la francophonie et le français comme une langue vivante et ardente. Pensez à retenir quelques jours mi-juillet 2016 pour participer à cette grande réunion de professeurs de français du monde entier.

Visiter le site du Congrès.