Le printemps est là. En avance ou en retard, c’est selon. Après les collègues de primaire, de lycée, les parents ont fini par comprendre ce qui se trame derrière la loi d’une école soi-disant de la confiance. Dans les réponses au Grand débat, le premier thème (autre que les quatre imposés) que citent les contributeurs est l’éducation. Les médias ont aussi changé de ton, et après les brassées de louanges, le ministre voit sa popularité chuter, les critiques montent, qu’il tente de balayer d’une chiquenaude. L’heure est au réveil, même s’il est dur, matin de gueule de bois, et les lendemains ne chanteront pas pour les élèves qui arrivent à la dernière étape de leur scolarité.
Pour ceux qui se dirigent vers la voie professionnelle, et qui espèrent se former à un domaine professionnel sans perdre l’espoir de poursuivre leurs études, l’horizon va s’assombrir. Les meilleures intentions des programmes sont rendues ineffectives par la diminution drastique des horaires en enseignement général que la co-intervention ne suffira pas à compenser. Et le choix que feront des élèves en terminale pro entre les modules « insertion professionnelle et entrepreneuriat » et « poursuite d’études » déterminera leur avenir sans les passerelles et les temps de latence qui permettraient un choix plus éclairé. La page du Ministère « Nouveau lycée pro » met l’accent sur les formations industrielles – ce qui est indispensable – mais aucune photo sur les formations de services, pas plus que sur la poursuite d’études. « N’oublions pas le lycée professionnel » : Souâd Ayada, présidente du Conseil supérieur des programmes, titrait ainsi sa tribune dans le Monde du 5 mars, mais si elle plaide pour les enseignements généraux, surtout le français, en faisant appel aux convictions et à la créativité des professeurs, elle occulte cette question du temps qui sera bien insuffisant pour qu’ils puissent vraiment faire le travail auquel ils croient ! Comme le souligne Vincent Troger (voir À la Une ci-dessous), malgré des intentions louables, la réforme de la voie professionnelle ne porte-t-elle pas en elle-même son échec ?
Pour ceux qui se dirigent vers la voie générale ou technologique, ils vont pouvoir éviter à leurs grands-parents des cadeaux couteux, en leur demandant simplement d’extirper de leurs caves ou greniers leurs vieux Lagarde et Michard. Dommage pour ceux qui ne les ont pas gardés ! Après la publication des programmes de français de 2nde et 1ère, qui avait largement minimisé des aspects novateurs comme la fonction du carnet de lecteur, les programmes nationaux d’œuvres ne contiennent aucune œuvre du XXIème siècle, malgré l’intitulé des objets d’étude, la modernité en poésie devant certainement s’arrêter au début du XXème. Quelle idée de la littérature veut-on développer chez nos jeunes avec ces programmes ? Si l’objectif était de les inciter à lire plus, peut-être sera-t-il atteint chez les mieux dotés culturellement, qui trouveront à l’école le moyen d’ordonner et contextualiser leurs lectures ; pour les autres, exclus de la connivence sociale, et qui ont bien sûr droit à la culture classique, il n’est pas certain que la démarche sous-tendue par ces programmes les aide vraiment à y avoir accès. Dans les épreuves dont la publication devrait arriver bientôt, les options les plus conservatrices ont là aussi été retenues. L’AFEF publiera son analyse dès leur parution au Bulletin officiel.
Quant aux plus jeunes qui commencent la lecture, espérons que ceux qui sont soumis à une version de la syllabique dénuée de sens arrivent à comprendre ce qu’ils lisent quand ils seront confrontés à de vrais textes, et trouvent une motivation pour se mettre à lire !
Ces questions seront à nouveau soulevées lors de la journée AFEF du 11 mai Venez nombreux, ce sera l’occasion pour vous d’entrer dans un lieu de prestige parisien. Inscrivez-vous et parlez-en autour de vous.
Viviane Youx
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Informations associatives
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L'Assemblée générale de l'AFEF s'est réunie le 30 mars à Paris. Elle a fait le bilan des actions passées, des projets futurs ont émergé. Le Conseil d'Administration a été renouvelé, avec deux entrantes : Maryse Lopez et Karine Risselin, et deux sortantes qui ne ne sont pas représentées, Pierrette Penin et Joëlle Thebault (élue depuis 12 ans). Toutes les sortantes qui étaient candidates ont été réélues. Le bureau est inchangé. Retrouvez le compte-rendu complet.
Le nouveau site de l'AFEF est en service, avec toujours des calages à faire au démarrage. Si vous constatez des dysfonctionnements, ou des fonctionnements qui vous étonnent, n'hésitez pas à écrire à afef.contact@gmail.com pour que le problème soit résolu et que cela serve aux autres.
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11 mai - Profession enseignante : quelles responsabilités collectives aujourd’hui ? Journée de l'AFEF - Hôtel du Luxembourg, Paris 6ème
16-17 mai -Narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ?Colloque international , Université de Lorraine
17-18 mai - L'oeuvre et l'extrait, lire la littérature à l’école Colloque international - Université de Cergy-Pontoise, site de Gennevilliers
18 mai - 10ème anniversaire du FLORILÈGE INTERNATIONAL DES ÉCRIVAINS EN HERBE DE LANGUE FRANÇAISE -Espace Rabelais, Montpellier (10h-12h)
12-14 juin - Expérience et partage du sensible dans l’enseignement de la littératureXXèmes rencontres des chercheurs en didactique de la littérature, Rennes
15 juin - "Les moins de trois ans", journée d'étude du GFEN-Maternelle, Ivry-sur-Seine
24-27 juin - Dakar 2019, Innover pour mieux enseigner. Congrès régional de la FIPF à Dakar. S'inscrire en ligne
28 juin - Les pratiques enseignantes à l'épreuve des contextes : apprentissage, professionnalisation, adaptation. Espé Val de Loire, Orléans
18-24 aout - Rencontres 2019 du CRAP-Cahiers pédagogiques. Bonneuil-Matours (86)
28-31 octobre - Deuxième Biennale de l'éducation nouvelle. Poitiers.
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L'AFEF était présente à...
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Les Francophonies dans la mondialisation entre transmission et recherche - 28-29 mars 2019 Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 - Compte-rendu des deux journées, avec la conférence d'ouverture de Loïc Depecker : La francophonie, grande idée du XXIe siècle, trois tables rondes : La francophonie comme un projet : idéologies et circulation du français - Littératures francophones, langues du monde, formes de vie - Regards croisés sur les pluriphonies : francophonies et autres phonies ; une conférence de Claire Joubert : Construire l’objet "-phonie" : savoirs du langage dans la mondialisation et enjeux de la diversité des langues ; et la conférence de clôture de Pierre Martinez : Polysémie francophone : des concepts aux réalités. Lire le compte-rendu
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Le concours Florilège-FIPF est désormais clos. Les jurys sont en train de lire les textes. Le palmarès sera déclaré le 19 mai à Montpellier à l'occasion de la Comédie du livre.
« Retour vers la lune » Concours Français et Sciences 2019 -
Un concours international francophone jusqu’au 21 juillet 2019.
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Recherche enseignants pour...
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« Ces élèves (qui) nous élèvent » est un dispositif innovant, d'envergure nationale et internationale, dont l’objectif est de recueillir, de diffuser et d’étudier des témoignages d’éducateurs et de pédagogues francophones parlant des élèves qui ont joué un rôle déterminant dans leur carrière. […] L’initiative repose d’abord sur la collecte de témoignages écrits par des adultes éducateurs qui livrent des portraits, récits et réflexions sur les élèves qui ont profondément marqué leur parcours. Lire l’ensemble de la présentation sur le site de l’Académie de Montpellier.
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Les pratiques enseignantes à l'épreuve des contextes : Apprentissage, professionnalisation, adaptation - Colloque du Vendredi 28 juin 2019- ESPE Centre-Val de Loire, site Bourgogne - 72 rue du Faubourg de Bourgogne, Orléans - Appel à communications jusqu'au 6 mai
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Circulation des savoirs entre recherche et formation- Le Français Aujourd'hui n° 204, mars 2019, coordonné par Lucile Cadet et Belinda Lavieu-Gwozdz
"Au moment où nous écrivons ces lignes, la question de la formation initiale et continue des enseignants, de ses modes et lieux de prise en charge, de son organisation, de la place du concours pour les futurs professeurs des écoles, des volumes horaires des maquettes des masters MEEF1, sont au cœur de notre actualité politique2. La réflexion aujourd’hui à l’œuvre sur l’ensemble de ces questions ne peut laisser de côté celles, fondamentales, de la construction et de la circulation des savoirs entre recherche et formation dans le cadre de la formation initiale et continue des enseignants, que la mastérisation de la formation des enseignants du premier et du second degrés installée à la rentrée universitaire 2010-20113 a contribué à rendre centrales." Lire le sommaire
4 articles supplémentaires en accès libre sur le site de l'AFEF :
Spécial Lecture - Lire c'est comprendre - GFEN 2
Une aventure pédagogique et didactique en compagnie du loup - Sous la direction de Marlène Lebrun - Michel Boil, Gaëlle Flury, Enrique Lenglet, Justine Rérat, Françoise Villars - Préface de Yves Reuter, Postface de Philippe Meirieu
Grammaire du sens et de l'expression, Patrick Charaudeau. Réédition
Enseigner la littérature avec le numérique, Magali Brunel, François Quet, Nathalie Massol, Peter Lang éd. « Premier ouvrage consacré aux usages du numérique dans l’enseignement de la littérature, ce livre ouvre un nouveau champ de recherche, à la croisée des travaux qui portent sur la littérature numérique, sur la littératie médiatique et sur le numérique éducatif. » …….
Écrire, prescrire, interdire : les professionnels face à la littérature de aujourd'hui, Christine Mongenot & Sylviane Ahr (éds). En vente sur le site de l’AFEF - Bon de commande « L’émergence d’un champ de recherche pluridisciplinaire autour de la littérature de jeunesse est un phénomène que le colloque organisé en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France en juin 2011 a clairement confirmé. Cette rencontre, dont il a été rendu compte dans un ouvrage collectif, a révélé le foisonnement des travaux de recherche consacrés à la littérature de jeunesse, en particulier depuis son introduction dans les programmes d’enseignement de l’école primaire, ainsi que la multiplication des espaces de formation, des manifestations scientifiques et des publications qui lui sont désormais consacrés. Mais si l’on veut dépasser ce premier constat, déjà bien étayé, comment expliquer ce développement exponentiel de discours et de pratiques sociales, culturelles et scolaires autour de cet objet aux enjeux historiquement éducatifs ? On ne peut désormais se contenter d’observer et de recenser ces discours et ces pratiques hétérogènes, qui se développent dans des sphères professionnelles diverses et reposent sur des savoirs de référence eux-mêmes plus ou moins éclectiques. ».......
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