Ça suffit ! Prenons la parole
Nous n’en pouvons plus de ce que nous sommes obligés d’infliger à nos élèves, leur annoncer régulièrement des aménagements, puis d’autres qui les contredisent sans que nous puissions leur en expliquer des justifications que nous ne comprenons pas.
La pandémie a bon dos quand elle efface totalement de l’oral de français toute appropriation littéraire personnelle et réduit la littérature à une série de textes dont il suffirait d’apprendre par cœur une explication standard. Drôle de formation pour le citoyen de demain !
Elle a bon dos quand, après que nous avons dû batailler pour expliquer à nos élèves qu’ils devraient présenter leur œuvre à l’oral sans livre, une nouvelle directive annonce qu’en fait ils pourront l’apporter : seulement cette année, ou pour les années suivantes aussi ? Nous nous en réjouissons, mais que vient faire la pandémie dans ce revirement ? Et le Grand oral subit le même traitement, et nous demande les mêmes contorsions, finalement les élèves auront droit à un support ; la pandémie, décidément, a du bon si elle ramène nos décideurs à la raison !
Et que faisons-nous face aux inégalités criantes créées par la situation sanitaire ? Certains lycées, de bons quartiers ou privés, se targuent déjà d’avoir fait du tout présentiel… La réduction du nombre de textes à 14 ou 7 pour la liste de l’oral est-elle un impératif absolu et maximum ? Que doit faire l’examinateur face aux élèves qui en auront plus… ou moins… selon les conditions de leur scolarité en cette année très particulière ? Quant aux bacheliers professionnels, pour qui le distanciel est le plus problématique, pourquoi passent-ils leurs écrits comme si tout était normal ? Même chose pour les collégiens qui passeront le brevet normalement, alors que les classes de 4ème et 3ème vivent une partie de l’année en demi-jauge ou ferment dès qu’un cas positif ou contact est révélé dans la classe !
Pourquoi ne pas répondre à la détresse croissante de nos élèves – signalée avec insistance par les personnels médicaux et paramédicaux de et hors Éducation Nationale – en annulant les examens, et en consacrant les dernières semaines à accompagner leur parole, leur écriture et leurs lectures ?
Si le projet du ministre était de déstructurer le système scolaire et d’épuiser les personnels pour qu’ils ne puissent plus réagir aux oukases successifs qui détruisent leur outil de travail et la confiance de leurs élèves, c’est bien réussi !
La réforme régressive des programmes scolaires, la déprédation de la formation des futurs enseignants, la mise au pas de la maternelle : étape après étape il a réussi à saper au plus profond notre confiance qu’il met pourtant en exergue.
Il est vrai qu’il était plus urgent d’interdire le point médian que d’écouter les élèves, les parents, les professeur·e·s et les formateurs et formatrices qui crient : ça suffit !
Prenez la parole avec l’AFEF le mercredi 26 mai de 17h à 19h
Retrouvez les questions mises au débat
Un dossier sera aussi mis en ligne avec une série d'éclairages.
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Littéracie et démarches pédagogiques engageantes, Le Français Aujourd'hui n° 212, Mars 2021, coordonné par Catherine Frier et Fanny Rinck "Ce numéro propose une réflexion sur le développement de pratiques littéraciques chez les apprenants de tous niveaux en lien avec des démarches pédagogiques engageantes. La notion de littéracie présentant une grande plasticité sémantique, il nous parait important de préciser d’emblée que nous abordons cette notion, à l’instar de M. Rispail, comme « l’aisance à circuler à travers les modes écrits, inscrits ou oraux » (2020 : 14), dans la perspective d’une « ethnolittéracie », dynamique et ouverte à l’altérité (et donc aussi à la variation). Par ailleurs, la notion d’engagement est entendue ici selon l’optique de la psychologie culturelle (Bruner 2008 ; Chauveau et alii 2011 ; Barth 1989) ou encore au sens de l’empowerment (Baqué et Biewener 2013), dans l’acception émancipatrice de cette notion conçue comme levier de la construction du sens en situation d’enseignement-apprentissage du français écrit. Une réflexion qui articule contexte scolaire et sociétal Notre réflexion prend sa source dans une série de constats portant à la fois sur le contexte pédagogique (façon de travailler l’écrit en milieu scolaire et degré de maitrise de la compétence écrite en fin de scolarité obligatoire) et le contexte sociétal (inégalités d’accès à l’écrit) qui impactent directement l’école et le travail des enseignants." Accéder au numéro
Un texte dans la classe, Pratiques d’enseignement de la littérature au cycle 3 en France, Brigitte Louichon (dir.), éd. Peter Lang 2020. "Comment enseigne-t-on la littérature ? Cet ouvrage s’intéresse aux pratiques effectives et ordinaires d’enseignants de cycle 3 en France. Ce cycle présente la particularité de regrouper les classes de fin d’école primaire (Cours Moyen) et de début de collège (6e). Autrement dit, la littérature y est enseignée par des enseignants polyvalents, professeurs des écoles, et des enseignants spécialistes, professeurs de français. Ils n’ont ni la même formation, ni le même rapport à la littérature et pourtant l’institution leur impose le même programme. Le projet de recherche dont cet ouvrage rend compte s’est appuyé sur une méthodologie articulant observations de séances et entretiens d’autoconfrontation afin de mettre au jour les préoccupations des professeurs lorsqu’ils enseignent la littérature. Les participants à cette recherche ont accepté de travailler sur des œuvres et des extraits de littérature jeunesse proposés par les chercheurs.Que font-ils de l’œuvre ? Comment configurent-ils l’extrait ? Comment prennent-ils en compte la question de la langue, du vocabulaire ? Comment se saisissent-ils des questionnements éthiques portés par les textes ? Sur quelles notions littéraires s’appuient-ils ? Que font-ils de la parole de leurs élèves ? Quels modèles didactiques plus ou moins sédimentés informent leurs pratiques ? Telles sont quelques-unes des questions traitées dans l’ouvrage." Lire la présentation et la table des matières.
Eloge du mauvais lecteur, Maxime Decout, Ed. de Minuit 2021. "Tout lecteur s’est un jour inquiété de ceci face à un texte : comment bien lire ? Il est étonnant que personne ne se demande comment mal lire. C’est pourtant loin d’être une évidence. Il faut de l’art, de l’adresse, de la ruse pour pratiquer une mauvaise lecture véritablement inspirée. Une fois cela admis, vous cesserez de faire uniquement de la lecture une expérience de l’interprétation objective, de la collaboration avec le texte, de l’ordre, de la patience, de la concentration. Laissez-vous envahir par vos passions, laissez flotter votre attention, lisez de travers, sautez des pages. C’est ainsi que vous transformerez ce que vous lisez pour le réinventer. Vous en conviendrez alors : la mauvaise lecture est souvent une excellente manière de lire." Sur le site de l'éditeur
Enseigner la créativité ? Cahiers pédagogiques n° 569 - Coordonné par Caroline Elissagaray et Angélique Libbrecht – Mai 2021 "L’injonction à la créativité est répandue dans le monde du travail, mais à l’école, elle semble souvent réservée aux petites classes ou aux filières artistiques. Dans ce dossier, nous envisageons cette notion comme compétence à développer et comme levier pour les apprentissages à tous les âges et dans toutes les disciplines." Sur le site du CRAP
Pourquoi faire école, Dialogue n° 180, revue du GFEN, avril 2021. "Ce numéro aborde la question du sens de l'institution scolaire avec ses limites, ses contradictions mais aussi les espoirs de libération des personnes et des sociétés humaines. L'institution scolaire est une réalité dialectique, vectrice du meilleur comme du pire. Lieu d'enjeux politiques, les choix, conscients ou non, faits au quotidien des classes, les pratiques mises en œuvre, les valeurs qui les portent et qu'elles promeuvent tout à la fois, entre habitus de soumission et émancipation individuelle et collective, informent sur le but qui lui est assigné." Sur le site du GFEN
3 publications à retrouver en présentation PDF :
- La question de l'identité et de la formation culturelles du corps enseignant, Marlène Lebrun (dir.), Presses universitaires de Namur, 2021
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La question de la relation entre les disciplines scolaires : le cas de l’enseignement du français, Ana Dias-Chiaruttini et Marlène Lebrun (dir.), Presses universitaires de Namur, 2021
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Former à l'écrit, former par l'écrit dans le supérieur, Caroline Schneepers, De Boeck Supérieur 2021
L’Idée de littérature De l’art pour l’art aux écritures d’intervention, Alexandre Gefen, éd. José Corti Les Essais 2021. "Loin d’être une essence, la littérature est avant tout une idée. Cet essai entend en faire l’histoire, de l’apparition du mot et de la naissance du concept au tout début du XIXe siècle à ses étonnantes métamorphoses contemporaines. Car le territoire de littérature connait aujourd’hui une formidable extension : de la littérature définie par son désintéressement, son autonomie, aux écritures contemporaines volontiers sociales et politiques, du sacre de l’auteur aux amateurs de fanfictions, du souci unique du style à la non-fiction, de l’apologie de l’originalité à l’exigence de l’enquête, de la solitude du créateur aux littératures de terrain, du roman romanesque aux écritures du monde non humain, du culte du texte aux écritures hors du livre, du tropisme occidental à la world literature, d’une conception linguistique à une approche informée par l’anthropologie culturelle et les sciences de la nature. Que s’est-il passé ? Pourquoi avons-nous longtemps identifié la littérature à l’art pour l’art ? Quels chemins a emprunté ensuite notre idée de la littérature, après s’être définie par son inutilité et son intransitivité, pour nous apparaître désormais comme une pratique communicationnelle et relationnelle, à la fonction éthique et même démocratique ? C’est en faisant la généalogie longue et complexe de l’idéologie esthétique qui a dominé la littérature moderne et ses institutions, en interrogeant ses valeurs supposées universelles, en questionnant sa religion du texte et ses manières de produire des distinctions, en mettant en perspective les études littéraires qui l’ont accompagnée, que l’on peut comprendre une conception de la littérature comme un concept ouvert, extensif et inclusif, comme un moyen et non comme une fin." Sur le site de l'éditeur
Enseignement du texte littéraire dans l'espace francophone : pratiques, formation, recherche, Pratiques n° 187-188, Sous la direction de François Le Goff, Gersende Plissonneau, Sandrine Bazile et Sylviane Ahr. "Cette livraison de Pratiques renoue avec une tradition de la revue en s’intéressant aux pratiques effectives d’enseignement de la littérature dans l’espace de la francophonie. À partir de perspectives croisées, convoquant des méthodologies de recherches variées de l’étude longitudinale à l’examen qualitatif de pratiques plus marginales en passant par l’enquête professionnelle, les différentes contributions montrent comment le champ de la recherche en didactique de la littérature construit ou reconfigure un vaste ensemble de notions et de concepts (lecture littéraire, sujet lecteur, texte du lecteur, etc.). Elles mettent notamment en évidence la délicate intégration dans les pratiques professionnelles d’une conception de la lecture littéraire, moins portée par une théorie du texte postulant un lecteur implicite ou virtuel, que par les enjeux esthétiques d’une reconfiguration du texte par un lecteur réel et présentant des modes de réalisation pluriels." Articles accessibles en ligne
Les gestes professionnels dans la classe, Éthique et pratiques pour les temps qui viennent, Dominique Bucheton, ESF Janvier 2020 « Dans cet ouvrage, Dominique Bucheton démontre que transmettre les « savoirs fondamentaux » n’est possible qu’en éveillant la liberté de penser, en suscitant le goût d’apprendre ensemble et la volonté de prendre soin du monde. Pour elle, tout enseignant, à travers ses postures et dans le moindre de ses gestes, exprime un ensemble de préoccupations et de valeurs qui confèrent à son enseignement tout à la fois son crédit, son sens et sa portée. C’est pourquoi les gestes professionnels sont porteurs, simultanément, de technique et d’éthique. Forte d’une grande compétence dans le domaine de l’enseignement de la langue, s’appuyant sur de nombreuses recherches au plus près des pratiques, Dominique Bucheton montre comment enseignants et élèves peuvent s’enfermer dans un jeu de postures réciproques délétères ou, au contraire, travailler de concert pour faire de la classe un espace de curiosité et d’exigence. C’est là, tout à la fois, affaire de pilotage ferme et d’ajustements permanents, d’étayages rigoureux pour construire des situations d’apprentissage efficaces et de tissage systématique pour relier ces apprentissages au développement individuel et social de chaque enfant. C’est dire que Dominique Bucheton nous livre ici un livre essentiel. Un livre de réflexion enrichi d’exemples, de témoignages et d’outils. Un livre construit sur un travail didactique rigoureux, porté par une ambition pédagogique forte et aux résonances profondément politiques. » Philippe Meirieu
Un dictionnaire de didactique de la littérature, sous la direction de Nathalie Brillant Rannou, François Le Goff, Marie-José Fourtanier et Jean-François Massol - Honoré Champion janvier 2020. (Prix d’appel jusqu’au 30 avril : 44 €). « L’enseignement de la littérature peut passer pour une pratique multiséculaire et nourrie de traditions. Mais c’est depuis trente ans seulement que son histoire mouvementée s’est inscrite dans des recherches relevant des didactiques disciplinaires et s’appliquant à en cerner les enjeux et les spécificités. Une grande variété d’approches et de références s’en dégage mais, de rencontres en colloques, d’ouvrages en articles, des notions communes se sont constituées sans que l’héritage théorique qu’elles véhiculent ne soit toujours explicité. Voila pourquoi il apparait important de disposer d’un bilan synthétique de ces travaux sous la forme d’un dictionnaire, utile à la clarification des sources conceptuelles et à la transmission des acquis au monde enseignant, aux étudiants, ainsi qu’aux nouveaux chercheurs. » A la table des matières : dans Rencontres et Associations de chercheurs la rubrique AFEF, et dans Revues la rubrique Le Français Aujourd'hui
Écrire, prescrire, interdire : les professionnels face à la littérature de jeunesse aujourd'hui, Christine Mongenot & Sylviane Ahr (éds). En vente sur le site de l’AFEF - Bon de commande « L’émergence d’un champ de recherche pluridisciplinaire autour de la littérature de jeunesse est un phénomène que le colloque organisé en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France en juin 2011 a clairement confirmé. Cette rencontre, dont il a été rendu compte dans un ouvrage collectif, a révélé le foisonnement des travaux de recherche consacrés à la littérature de jeunesse, en particulier depuis son introduction dans les programmes d’enseignement de l’école primaire, ainsi que la multiplication des espaces de formation, des manifestations scientifiques et des publications qui lui sont désormais consacrés. Mais si l’on veut dépasser ce premier constat, déjà bien étayé, comment expliquer ce développement exponentiel de discours et de pratiques sociales, culturelles et scolaires autour de cet objet aux enjeux historiquement éducatifs ? On ne peut désormais se contenter d’observer et de recenser ces discours et ces pratiques hétérogènes, qui se développent dans des sphères professionnelles diverses et reposent sur des savoirs de référence eux-mêmes plus ou moins éclectiques. ».......
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