Adaptation des textes littéraires : pour quel lecteur ? Le Français Aujourd'hui n° 213, juin 2021 - Numéro coordonné par Bénédicte Étienne et Christine Mongenot. - "Concevoir des textes littéraires destinés à un jeune public ou bien modifier des textes existants, voire les réécrire pour qu’ils correspondent davantage aux intérêts et/ou aux capacités supposés de l’élève ou du jeune lecteur : le projet n’est pas nouveau. La question de l’accès de jeunes lecteurs à des textes qui ne leur sont pas initialement destinés se pose très tôt, dès le XVIIe siècle. À la fois préoccupés de transmettre le patrimoine antique à leurs élèves, mais simultanément de le moraliser en le christianisant, des pédagogues comme le Père Joseph de Jouvancy1 s’instituent adaptateurs d’une littérature qu’ils ne se contentent pas de traduire, d’annoter ou d’« expliquer » de manière orientée2, mais qu’ils n’hésitent pas également à « élaguer », voire à reformuler plus ou moins largement. Ils inaugurent ainsi une longue tradition que les siècles suivants reconduisent en variant ses formes, mais toujours avec le même souci moral prédominant. […] Nous avons choisi, dans ce numéro, de mettre à distance le discours des créateurs et, dans la plupart des articles rassemblés, celui des adaptateurs, pour nous concentrer sur le seul produit de leur travail, c’est-à-dire leurs textes. Une hypothèse forte guide donc la réflexion proposée : qu’elle soit explicitement affichée ou tue, la part du « lecteur implicite » (Iser 1985) oriente les textes créés ou recréés pour la jeunesse ; sa prise en compte laisse des traces et particulièrement dans le travail d’adaptation revendiqué comme tel. Choix, coupes ou reformulations sont opérés à partir de représentations d’un jeune lecteur potentiel ; ils livrent donc en retour une vision de l’enfant et du jeune lecteur contemporains projetée par les créateurs3, adaptateurs ou éditeurs. De la même manière, les adaptations didactiques effectuées par les enseignants pour faciliter l’accès de leurs élèves à ces textes permettent de saisir les représentations qu’ils se font de leur public et les enjeux qu’ils assignent à la transmission de la littérature. Les contributions ici rassemblées permettent d’esquisser un portrait en creux de ce jeune destinataire, portrait nécessairement à inscrire dans une histoire des représentations." Accéder au numéro
Enseigner confiné et à distance au lycée professionnel, Interlignes, Revue des PLP Lettres-Histoire de l’Académie de Versailles - Juin 2021 "La pandémie de la COVID19 et les difficultés rencontrées par les professeurs et les élèves dans ce qu’on a appelé « la continuité pédagogique » pendant la période de confinement, a fait ressortir des spécificités, des manques et des besoins de notre École en matière d’enseignement non présentiel. Ce numéro interroge donc « la classe à distance », et tout particulièrement au lycée professionnel où la spécificité des enseignements (le domaine professionnel, « l’atelier »), celle de ses élèves (peu scolaires, exigeant un étayage en présentiel important de la part des professeurs et des adultes en général) et de ses pratiques (quid de l’emploi des outils numériques, de l’habileté des enseignants et des élèves dans ce domaine, de la richesse et de la pertinence des ressources ?) nécessitent une réflexion spécifique. Nécessité d’autant plus urgente que l’évolution de la pandémie a remis au goût du jour dans certains établissements un enseignement à distance au moins partiel… Deux universitaires nous éclairent : Jean-François Cerisier sur l’école à l’ère du numérique et Dominique Bucheton sur l’ajustement de nos pratiques à la culture numérique.
Apprendre dehors, Cahiers pédagogiques n° 570, Juin 2021 - Dossier coordonné par AURÉLIE ZWANG ET JEAN-MICHEL ZAKHARTCHOUK - "En ces temps de confinement, l’intérêt pour les pratiques d’éducation en plein air est grandissant. Inscrites dans l’histoire de la pédagogie, elles sont non seulement mises en oeuvre à l’école, de façon régulière ou lors de sorties de terrain plus ponctuelles, mais aussi dans le périscolaire. Il s’agira dans ce dossier d’interroger ce qui s’apprend de spécifique dehors." Lire le sommaire
Liaisons laïques n° 332 - Été 2021 Revue de la FCPE 75 - POINTS DE VUE - Au cœur des réformes Les experts en parlent ! - Entretien avec différentes associations disciplinaires, dont l'AFEF p. 10-11
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Et s'il vous restait du temps pendant l'été pour rattraper quelques lectures indispensables :
Un texte dans la classe, Pratiques d’enseignement de la littérature au cycle 3 en France, Brigitte Louichon (dir.), éd. Peter Lang 2020. "Comment enseigne-t-on la littérature ? Cet ouvrage s’intéresse aux pratiques effectives et ordinaires d’enseignants de cycle 3 en France. Ce cycle présente la particularité de regrouper les classes de fin d’école primaire (Cours Moyen) et de début de collège (6e). Autrement dit, la littérature y est enseignée par des enseignants polyvalents, professeurs des écoles, et des enseignants spécialistes, professeurs de français. Ils n’ont ni la même formation, ni le même rapport à la littérature et pourtant l’institution leur impose le même programme. Le projet de recherche dont cet ouvrage rend compte s’est appuyé sur une méthodologie articulant observations de séances et entretiens d’autoconfrontation afin de mettre au jour les préoccupations des professeurs lorsqu’ils enseignent la littérature. Les participants à cette recherche ont accepté de travailler sur des œuvres et des extraits de littérature jeunesse proposés par les chercheurs.Que font-ils de l’œuvre ? Comment configurent-ils l’extrait ? Comment prennent-ils en compte la question de la langue, du vocabulaire ? Comment se saisissent-ils des questionnements éthiques portés par les textes ? Sur quelles notions littéraires s’appuient-ils ? Que font-ils de la parole de leurs élèves ? Quels modèles didactiques plus ou moins sédimentés informent leurs pratiques ? Telles sont quelques-unes des questions traitées dans l’ouvrage." Lire la présentation et la table des matières.
Eloge du mauvais lecteur, Maxime Decout, Ed. de Minuit 2021. "Tout lecteur s’est un jour inquiété de ceci face à un texte : comment bien lire ? Il est étonnant que personne ne se demande comment mal lire. C’est pourtant loin d’être une évidence. Il faut de l’art, de l’adresse, de la ruse pour pratiquer une mauvaise lecture véritablement inspirée. Une fois cela admis, vous cesserez de faire uniquement de la lecture une expérience de l’interprétation objective, de la collaboration avec le texte, de l’ordre, de la patience, de la concentration. Laissez-vous envahir par vos passions, laissez flotter votre attention, lisez de travers, sautez des pages. C’est ainsi que vous transformerez ce que vous lisez pour le réinventer. Vous en conviendrez alors : la mauvaise lecture est souvent une excellente manière de lire." Sur le site de l'éditeur
Pourquoi faire école, Dialogue n° 180, revue du GFEN, avril 2021. "Ce numéro aborde la question du sens de l'institution scolaire avec ses limites, ses contradictions mais aussi les espoirs de libération des personnes et des sociétés humaines. L'institution scolaire est une réalité dialectique, vectrice du meilleur comme du pire. Lieu d'enjeux politiques, les choix, conscients ou non, faits au quotidien des classes, les pratiques mises en œuvre, les valeurs qui les portent et qu'elles promeuvent tout à la fois, entre habitus de soumission et émancipation individuelle et collective, informent sur le but qui lui est assigné." Sur le site du GFEN
L’Idée de littérature De l’art pour l’art aux écritures d’intervention, Alexandre Gefen, éd. José Corti Les Essais 2021. "Loin d’être une essence, la littérature est avant tout une idée. Cet essai entend en faire l’histoire, de l’apparition du mot et de la naissance du concept au tout début du XIXe siècle à ses étonnantes métamorphoses contemporaines. Car le territoire de littérature connait aujourd’hui une formidable extension : de la littérature définie par son désintéressement, son autonomie, aux écritures contemporaines volontiers sociales et politiques, du sacre de l’auteur aux amateurs de fanfictions, du souci unique du style à la non-fiction, de l’apologie de l’originalité à l’exigence de l’enquête, de la solitude du créateur aux littératures de terrain, du roman romanesque aux écritures du monde non humain, du culte du texte aux écritures hors du livre, du tropisme occidental à la world literature, d’une conception linguistique à une approche informée par l’anthropologie culturelle et les sciences de la nature. Que s’est-il passé ? Pourquoi avons-nous longtemps identifié la littérature à l’art pour l’art ? Quels chemins a emprunté ensuite notre idée de la littérature, après s’être définie par son inutilité et son intransitivité, pour nous apparaître désormais comme une pratique communicationnelle et relationnelle, à la fonction éthique et même démocratique ? C’est en faisant la généalogie longue et complexe de l’idéologie esthétique qui a dominé la littérature moderne et ses institutions, en interrogeant ses valeurs supposées universelles, en questionnant sa religion du texte et ses manières de produire des distinctions, en mettant en perspective les études littéraires qui l’ont accompagnée, que l’on peut comprendre une conception de la littérature comme un concept ouvert, extensif et inclusif, comme un moyen et non comme une fin." Sur le site de l'éditeur
Enseignement du texte littéraire dans l'espace francophone : pratiques, formation, recherche, Pratiques n° 187-188, Sous la direction de François Le Goff, Gersende Plissonneau, Sandrine Bazile et Sylviane Ahr. "Cette livraison de Pratiques renoue avec une tradition de la revue en s’intéressant aux pratiques effectives d’enseignement de la littérature dans l’espace de la francophonie. À partir de perspectives croisées, convoquant des méthodologies de recherches variées de l’étude longitudinale à l’examen qualitatif de pratiques plus marginales en passant par l’enquête professionnelle, les différentes contributions montrent comment le champ de la recherche en didactique de la littérature construit ou reconfigure un vaste ensemble de notions et de concepts (lecture littéraire, sujet lecteur, texte du lecteur, etc.). Elles mettent notamment en évidence la délicate intégration dans les pratiques professionnelles d’une conception de la lecture littéraire, moins portée par une théorie du texte postulant un lecteur implicite ou virtuel, que par les enjeux esthétiques d’une reconfiguration du texte par un lecteur réel et présentant des modes de réalisation pluriels." Articles accessibles en ligne
Les gestes professionnels dans la classe, Éthique et pratiques pour les temps qui viennent, Dominique Bucheton, ESF Janvier 2020 « Dans cet ouvrage, Dominique Bucheton démontre que transmettre les « savoirs fondamentaux » n’est possible qu’en éveillant la liberté de penser, en suscitant le goût d’apprendre ensemble et la volonté de prendre soin du monde. Pour elle, tout enseignant, à travers ses postures et dans le moindre de ses gestes, exprime un ensemble de préoccupations et de valeurs qui confèrent à son enseignement tout à la fois son crédit, son sens et sa portée. C’est pourquoi les gestes professionnels sont porteurs, simultanément, de technique et d’éthique. Forte d’une grande compétence dans le domaine de l’enseignement de la langue, s’appuyant sur de nombreuses recherches au plus près des pratiques, Dominique Bucheton montre comment enseignants et élèves peuvent s’enfermer dans un jeu de postures réciproques délétères ou, au contraire, travailler de concert pour faire de la classe un espace de curiosité et d’exigence. C’est là, tout à la fois, affaire de pilotage ferme et d’ajustements permanents, d’étayages rigoureux pour construire des situations d’apprentissage efficaces et de tissage systématique pour relier ces apprentissages au développement individuel et social de chaque enfant. C’est dire que Dominique Bucheton nous livre ici un livre essentiel. Un livre de réflexion enrichi d’exemples, de témoignages et d’outils. Un livre construit sur un travail didactique rigoureux, porté par une ambition pédagogique forte et aux résonances profondément politiques. » Philippe Meirieu
Un dictionnaire de didactique de la littérature, sous la direction de Nathalie Brillant Rannou, François Le Goff, Marie-José Fourtanier et Jean-François Massol - Honoré Champion janvier 2020. (Prix d’appel jusqu’au 30 avril : 44 €). « L’enseignement de la littérature peut passer pour une pratique multiséculaire et nourrie de traditions. Mais c’est depuis trente ans seulement que son histoire mouvementée s’est inscrite dans des recherches relevant des didactiques disciplinaires et s’appliquant à en cerner les enjeux et les spécificités. Une grande variété d’approches et de références s’en dégage mais, de rencontres en colloques, d’ouvrages en articles, des notions communes se sont constituées sans que l’héritage théorique qu’elles véhiculent ne soit toujours explicité. Voila pourquoi il apparait important de disposer d’un bilan synthétique de ces travaux sous la forme d’un dictionnaire, utile à la clarification des sources conceptuelles et à la transmission des acquis au monde enseignant, aux étudiants, ainsi qu’aux nouveaux chercheurs. » A la table des matières : dans Rencontres et Associations de chercheurs la rubrique AFEF, et dans Revues la rubrique Le Français Aujourd'hui
Écrire, prescrire, interdire : les professionnels face à la littérature de jeunesse aujourd'hui, Christine Mongenot & Sylviane Ahr (éds). En vente sur le site de l’AFEF - Bon de commande « L’émergence d’un champ de recherche pluridisciplinaire autour de la littérature de jeunesse est un phénomène que le colloque organisé en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France en juin 2011 a clairement confirmé. Cette rencontre, dont il a été rendu compte dans un ouvrage collectif, a révélé le foisonnement des travaux de recherche consacrés à la littérature de jeunesse, en particulier depuis son introduction dans les programmes d’enseignement de l’école primaire, ainsi que la multiplication des espaces de formation, des manifestations scientifiques et des publications qui lui sont désormais consacrés. Mais si l’on veut dépasser ce premier constat, déjà bien étayé, comment expliquer ce développement exponentiel de discours et de pratiques sociales, culturelles et scolaires autour de cet objet aux enjeux historiquement éducatifs ? On ne peut désormais se contenter d’observer et de recenser ces discours et ces pratiques hétérogènes, qui se développent dans des sphères professionnelles diverses et reposent sur des savoirs de référence eux-mêmes plus ou moins éclectiques. ».......
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