Septembre 2024
Rationaliser l'orthographe du français pour mieux l'enseigner
CSEN septembre 2024
Synthèse de la recherche et recommandations
Texte rédigé par Liliane Sprenger-Charolles, Anne Abeillé, Bernard Cerquiglini
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Introduction
"Cette synthèse est centrée sur deux questions : Pourquoi et comment rationaliser l’orthographe du français ? Comment mieux l’enseigner ? Afin de pouvoir répondre à ces questions, nous nous sommes appuyés sur trois types de travaux :
– des études historiques sur l’évolution de l’orthographe du français depuis le XIIe siècle,
– des bases de données qui présentent les caractéristiques actuelles de cette orthographe,
– des études qui ont évalué les capacités orthographiques de nos élèves.
`Ces travaux permettent de réfuter différents mythes, en particulier celui qui repose sur l’affirmation de l’existence d’un passé idyllique dans lequel tout le monde écrivait correctement le français.
En fait, les inquiétudes sur le niveau d’orthographe des élèves français sont concomitantes de l’instauration de l’obligation de l’instruction. Dès 1900, un arrêté signé par Georges Leygues, ministre de l’Instruction publique, stipule qu’il ne faut plus compter comme fautes, pour les examens et concours de son ministère, un certain nombre de cas difficiles concernant l’orthographe, dont l’accord du participe passé (Chervel, 1977 et 1991). Un autre mythe est lié à l’affirmation que, si l’on modifiait l’orthographe, il ne serait plus possible de lire les textes anciens. Comme l’a écrit Brunot dans sa lettre ouverte au Ministre de l’Instruction publique en 1905 (Cerquiglini, 2004) : « Pareille illusion se comprend chez ceux qui n’ont jamais ouvert que des éditions scolaires, ou qui oublient que le texte de la Collection des Grands Écrivains est publié dans une orthographe uniformisée, rajeunie, truquée, où on a juste laissé <oi> en souvenir du passé.»
Dans la suite, sont d’abord présentés les différents systèmes d’écriture, plus particulièrement les écritures alphabétiques et, dans ces écritures, celle du français. Cette orthographe se caractérise par des spécificités dues à des raisons historiques et à des choix politiques qui sont développées dans les sections suivantes et accompagnées par les résultats d’études ayant évalué le niveau de maitrise de nos élèves dans ce domaine. La conclusion insiste sur les réformes nécessaires pour améliorer l’efficacité de l’enseignement de l’orthographe."
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