FA N° 231 - jusqu'au 15 mars 2025
Appel à article pour la revue Le français aujourd’hui
n° 231 - à paraitre en décembre 2025
Coordination Aurore Promonet, Kathy Similowski & Jacques David
« Des traces écrites des apprenants et ce que l’on en fait »
(Titre provisoire)
La trace écrite scolaire : paradoxe d’un impensé historique
L’expression trace écrite est ordinairement employée dans le monde scolaire. Elle ne suscite guère de controverses ni même de demandes d’explicitation. La trace écrite scolaire apparait comme un allant de soi ; elle relève d’un jargon professionnel. Elle désigne ce que les enseignants et enseignantes décident de faire noter à leurs élèves dans les cahiers carnets, classeurs. Dans un dossier dédié aux usages de l’écrit en histoire et géographie dans l’enseignement primaire et secondaire français, et à partir de l’observation d’une quinzaine de cours en collège, dans le cadre d’une recherche INRP, François Audigier déclare :
Dans une forme d’enseignement où domine le cours dialogué, [...] l’écrit est une concrétisation de la phase orale, [...] ; il sert essentiellement à institutionnaliser le savoir ; rarement produit de l’élève, on ne rencontre guère le brouillon ; la trace écrite par les élèves est le plus souvent une copie de ce que l’enseignant écrit au tableau, textes ou phrases rassemblant les contenus jugés importants, les définitions, le vocabulaire spécifique, les dates. (2000 : 8)
En historienne de l’éducation, Anne-Marie Chartier définit l’écriture du quotidien scolaire, en particulier à l’école primaire, à travers le prisme de la notion de trace : « Pour connaitre l’histoire de l’écriture scolaire, il faut étudier ses traces » (2022 : 15). Elle désigne « les cahiers, les leçons manuscrites, les notes de cours, les brouillons, les copies d’examen » comme un ensemble d’archives qui documentent le réel de la classe en complément des règlements et discours institutionnels. Elle appelle trace écrite scolaire « ce que les écrits d’élèves disent de l’école », titre du premier chapitre de son ouvrage. L’auteure distingue trois fonctions de ces traces, repérées dans ses études de cas : les travaux d’élèves ont livré la trace d’un enseignement magistral donné Viva voce ; ils ont été l’indice de performances scolaires ; enfin, ils témoignent des modes d’écriture que cherchaient à faire acquérir des exercices canoniques.
L’écriture obligatoire a ainsi pris plusieurs formes au fil du temps à l’école primaire, et notamment les cahiers de brouillon, cahiers d’écriture, cahiers dédiés à un objet disciplinaire comme la dictée. A.-M. Chartier (2022) évoque la prescription d’un cahier unique, dans les années 1870, destiné à remplacer cette diversité et chargé à la fois de simplifier la tâche scolaire, de stimuler les efforts des élèves dans le soin et l’application, et de permettre un contrôle du travail de l’enseignant. Cette tentative du cahier unique, devenu cahier du jour (qui perdure encore aujourd’hui), sera dépassée par une nouvelle
démultiplication des cahiers à partir des années 1970, sur le modèle des usages dans les cycles de l’enseignement secondaire, tandis que les supports numériques permettront de stocker encore d’autres écrits.
La trace écrite hante donc le quotidien scolaire de longue date − et encore actuellement −, sans pour autant y être précisément prescrite.
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MODALITÉS DE SOUMISSION
Votre proposition de contribution est à envoyer
par courriel en fichier attaché avant le 15 mars 2025 à :
aurore.promonet-therese@cyu.fr
Elle devra comporter :
− Les nom, prénom, adresse courriel et institution professionnelle et de recherche de l’auteur (ou des
auteurs) ;
− le titre de la proposition, à la fois explicite et court ;
− un résumé de 4 000 à 5 000 signes environ (espaces compris) présentant de façon précise les contenus
et le/les contexte/s abordés ainsi que les problématiques traitées ;
− cinq mots-clés ;
− les références bibliographiques associées.
CALENDRIER
− 15 mars 2025 : réception des propositions d’article.
− 5 avril 2025 : réponse aux auteurs des propositions.
− 30 mai 2025 : réception de la première version de l’article pour évaluation en double aveugle.
− 30 juin 2025 : retour de l’article évalué, avec demandes éventuelles de réécriture.
− 15 septembre 2025 : réception de la version définitive.
− 15 décembre 2025 : publication, envoi aux abonnés et libraires, diffusion sur Cairn.
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