Webinaire de l'AFEF - Les évaluations nationales : bête noire des enseignants de français

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Février

12 mars 2025 - 17h-18h30

L'AFEF s'est engagée en novembre 2023 dans un mouvement reliant des associations, des syndicats, mouvement qui a fondé le collectif Riposte Education. En 2025, Riposte Education organise différents évènements, le premier étant une journée sur les évaluations nationales le samedi 29 mars à Paris.

Dans le cadre de cette première journée, l'AFEF vous propose un webinaire de réflexion :

"Les évaluations nationales : bête noire des enseignants de français"

le mercredi 12 mars 17h-18h30

sous ce lien

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Ou lire ci-dessous

Les évaluations nationales : bête noire des enseignants de français
Vous n’en pouvez plus, vous n’en voulez plus. Pourquoi ?

Cinq raisons pour les refuser ? Venez en débattre, témoigner.

Les écarts considérables entre les contenus de programme et le choix des tâches proposées en évaluation ne provoquent-ils pas des effets délétères sur les pratiques enseignantes : le fameux « teaching for testing » ? Pourquoi se donner tant de mal pour enseigner ce qui n’est pas évalué ? Par exemple, aux tests d’entrée en sixième, si est privilégiée « la fluence de lecture orale » ou quelques accords syntaxiques, pas trace de l’écriture du moindre texte de fiction ou de réflexion personnelle sur un texte. Inutile de tester ces compétences diverses d’écriture ? Pourtant un rapport récent de l’Inspection générale de Lettres alerte sur le peu de pratiques d’écriture en primaire…
Les traitements informatisés des résultats ne déshumanisent-ils pas la relation maitre- élèves, ces derniers étant réduits à n’exister que comme des points sur un graphique, étiquetés, triés, à partir de quelques menues réponses et exercices traitables par un algorithme ?
Évaluer : n’est-ce pas le cœur du métier enseignant ? Cette « dite » aide nationale à une évaluation diagnostic n’a-t-elle pas pour conséquence la déresponsabilisation des enseignants dans le tri des élèves, un tri imposé par le logiciel, en trois catégories : « élèves en difficultés », « fragiles », « sans difficultés » ? Les « corrections » informatisées, ne dépossèdent-elles pas la profession d’un geste premier : indiquer à l’élève, une personne singulière, ses erreurs, les repérer, les comprendre, les commenter, donner des pistes, souligner les réussites. Évaluer pour diagnostiquer, accompagner ne relève-t-il pas de la responsabilité de l’enseignant ou de l’équipe pédagogique, de leur connaissance des contextes ? Des professionnels, recrutés notamment sur cette compétence première (voir les référentiel de compétence ces enseignants). Oui les enseignants sont capables de mettre en place des situations d’évaluation non stressantes et susceptibles d’avoir du sens pour les élèves de leur établissement dans leur grande diversité culturelle, langagière, sociale.
Plus important encore : ne peut-on craindre derrière cette folie évaluative numérisée, répétée, autoritaire, une tentative pour déstabiliser le fonctionnement des établissements, celui des équipes pédagogiques ? Mettre en place très tôt des systèmes de tri, n’est-ce pas risquer d’augmenter encore les inégalités socio culturelles ? Et plus encore de casser les fondements et statuts mêmes du métier enseignant, en restreignant le principe de liberté pédagogique comme en témoignent déjà les menaces de sanction et les retraits de salaire pour « désobéissance ». Et, pourquoi pas, de remplacer des enseignants non formés par des logiciels qui entraineront les élèves. Mais à quoi ? À penser ? Inventer ? Ou plutôt à répéter selon des codes et modèles bien établis.
Ces évaluations nationales sont inquiétantes. En s’intéressant exclusivement aux dimensions formelles de la « maitrise de la langue » elles se situent à l’opposé de tous les travaux de recherche et pratiques novatrices qui depuis plus de trente ans ont montré la nécessité de travailler la diversité des pratiques langagières de lecture, oral et écriture pour soutenir les apprentissages dans toutes les disciplines. Elle sont didactiquement, pédagogiquement inadaptées, insensées, extrêmement coûteuses, épuisantes, décourageantes pour nombre d’enseignants, leurs élèves et leurs familles.